La prestigieuse université américaine Yale, qui accueille chaque année des étudiants venus d’un peu partout a été accusée par le ministère américain de la Justice de racisme. L’accusation fait suite à une enquête que le gouvernement avait ouverte contre l’université depuis 2018. D’après le ministère, pour le même dossier, les candidats afro-américains ont quatre à dix fois plus de chance d’être admis à l’université que les américains d’origine asiatique et les Blancs.
Cette accusation intervient par ailleurs dans un contexte marqué par des manifestations anti-raciales suite à la mort de Georges Floyd, un noir américain tué par asphyxie le 25 mars dernier par un policier blanc. « L’usage de la race à Yale est tout sauf limité », a indiqué le ministère dans une lettre rendue publique en précisant que la race « est le facteur déterminant de centaines d’admissions chaque année ». Le ministère a ainsi convié l’université, dès la rentrée prochaine à arrêter de recourir à la race dans ses critères de choix pour l’admission de nouveaux candidats à l’université.
« Nous nous intéressons à l’ensemble de la personne »
De son côté, l’université se dit fier de ses critères de sélection validés par la cour suprême américaine sous Obama, et pense poursuivre dans la même dynamique. « Nous nous intéressons à l’ensemble de la personne quand nous choisissons qui nous admettons ». En effet, la décision avait été prise par la cour suprême sous le président Obama qui voulait la diversité dans les universités en autorisant la prise en considération de l’origine ethnique des candidats.
« Les bonnes formes de discrimination raciale n’existent pas »
Accusé également dans l’enquête d’avoir « équilibré racialement » ses classes, avec 47 % d’étudiants de couleur pour l’année académique 2019-2020, l’adjoint au ministre de la Justice, Eric Dreiband, s’est rebellé contre cette logique de l’établissement du Connecticut. « Diviser de manière illégale les Américains en catégories raciales et ethniques encourage les stéréotypes, l’amertume et la division » avance-t-il avant d’ajouter que « les bonnes formes de discrimination raciale n’existent pas ».
De son côté, la faculté membre de l’Ivy League, club ultra-sélect qui rassemble huit excellentes universités du nord-est du pays, a inscrit en faux toutes ses accusations qu’elle qualifie de « sans fondement ».
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