Au lendemain de la commémoration des 60 ans d’indépendance du Bénin, l’ancien ministre de la culture Ganiou Soglo pense que le président Patrice Talon a encore passé à côté de la plaque. Dans sa tribune «Il faut que je vous dise… » de ce lundi 3 août 2020 sur sa page Facebook, l’ancien ministre des sports que «aujourd’hui nous sommes engagés dans un brutal « retour vers le passé » avec l’installation depuis le 6 avril 2016 d’un régime ploutocrate ». Alors, il a pensé qu’à l’occasion de la fête u 1er août de cette année 2020, le chef de l’Etat aurait saisi l’occasion de réconcilier le peuple Bénin, de redonner espoir aux fils et filles de ce pays.
Pour Ganiou Soglo, le chef de l’Etat a eu une opportunité qui devait saisi pour «appeler à un vrai dialogue politique avec comme objectif de réconcilier le peuple tout entier ». Mais, il constate qu’une fois de plus, «Talon vient de passer à côté d’une occasion en or de rentrer définitivement dans l’histoire de notre pays ». Lisez ci-dessous l’intégralité de sa tribune.
Il faut que je vous dise…
Le 1er août 1960 était un jour béni car notre pays accédait enfin à son indépendance. Il était alors libéré du joug colonial (en partie). Cette liberté acquise et tant souhaitée devait coïncider avec déjà un nouveau départ. Un pays dirigé par des dahoméens, avec des dahoméens et pour des dahoméens. Cette liberté s’appuyait alors sur le triptyque Fraternité – Justice – Travail pour garantir l’équité et construire l’unité nationale d’une jeune nation en devenir.
Il y a 30 ans après moultes pérégrinations, le peuple béninois à la faveur de la conférence nationale des forces vives de la nation va procéder à la définition d’un ordre nouveau : l’ouverture de la période du renouveau démocratique. Cette année marque exactement le soixantième anniversaire de ce moment béni. Aujourd’hui nous sommes engagés dans un brutal « retour vers le passé » avec l’installation depuis le 6 avril 2016 d’un régime ploutocrate. Dans son adresse à la nation, la plus haute autorité de notre pays se gausse des résultats économiques enregistrés par notre pays et salués à l’international dit-il.
Quelle tristesse !
Le Bénin traditionnellement utilisait les valeurs 2008 pour calculer le PIB, mais pour cette année, les autorités béninoises ont communiqué aux institutions internationales les montants de 2015 donc les chiffres récoltés sous l’ère du président YAYI. Le régime de la rupture devrait alors avoir le triomphe modeste. Tout ceci prouve une fois de plus que l’ensemble de ces institutions internationales n’ont pas conscience de la réalité que vit les pays tiers mais ce qui importe à leur yeux, ce sont les chiffres pour justifier les dépenses au conseil d’administration.
60 ans tout de même..
Je pense que le président Talon vient une nouvelle fois de passer à côté d’une occasion en or de rentrer définitivement dans l’histoire de notre pays. En effet, il aurait pu saisir l’opportunité qui s’offrait à lui pour appeler à un vrai dialogue politique avec comme objectif de réconcilier le peuple tout entier. C’était aussi l’occasion pour lui de projeter notre pays pour les trente prochaines années. Il est de notoriété publique que notre économie est sérieusement affaiblie et le pays fortement endetté, notre système de santé est vétuste pour ne pas dire sclérosé, notre école laisse sur le bord de la route la plupart de ses jeunes qu’elle n’arrive pas à bien former.
Moi président...
J’aurai pris la peine en ces moments de pandémie et face aux difficultés que traversent nos populations d’insuffler un peu d’espoir. L’espoir fait tenir. L’espoir fait vivre. J’aurai pris des mesures audacieuses pour relancer la consommation, proposé une nouvelle politique de relance de notre industrie en mettant l’accent sur la transformation. Le Bénin pays de service, j’aurai proposé la baisse d’un ou de deux points de la TVA sur une période déterminée. J’aurai fait de l’écologie un nouveau cheval de bataille en promettant par exemple de partir sur la production d’un coton d’un genre nouveau, «le coton bio». Sachant que le coton équitable est sur le marché international une nouvelle niche avec énormément de subvention internationale. L’arrêt de l’utilisation du glyphosate pour de l’engrais organique naturel ne serait qu’une excellente nouvelle pour nos sols et la santé de nos cotonculteurs de la région septentrionale du pays.
J’aurai pour la prochaine rentrée scolaire et universitaire lancé des réformes pour l’école de demain. Une école qui prend en compte les exigences de notre ère, de notre siècle dans le seul objectif de relever les défis de demain. N’est-ce pas pour cela que le gouvernement béninois emprunte à tout va? C’est ce que je pense, et vous ? Je vous souhaite un excellent début de semaine, n’oubliez pas les gestes barrières et vos masques. La maladie sévit toujours.
Votre fidèle et dévoué
Ganiou SOGLO
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