La guerre médiatique et juridique engagée par Guillaume Soro, auprès des institutions internationales n’est pas restée sans porter de fruit. Au lendemain de sa conférence de presse animée à Paris où il a réaffirmé son engagement à participer à la présidentielle du 31 octobre prochain en dépit de son exclusion de la course par le Conseil constitutionnel, l’Union européenne a affirmé ce jour son intérêt pour le respect de la justice internationale.
Pour rappel, la Cour Africaine des droits de l’Homme et des peuples (CADHP) a rendu deux ordonnances contre lEtat ivoirien dans le cadre de la présidentielle. Dans une première, elle avait invité l’État de Côte d’Ivoire à reformer la Commission électorale indépendante (CEI) qui selon elle, n’a pas « pleinement rempli les obligations qui lui incombent de garantir la confiance du public et la transparence dans les affaires publiques. »
Les ordonnances de la cour
Dans un autre arrêt qui date du 22 avril 2020, concernant la condamnation de Guillaume Soro en Côte d’Ivoire, elle avait également invité l’Etat ivoirien à surseoir à toutes les charges qui pesaient contre l’ancien président de l’Assemblée nationale ivoirienne. Une décision qu’elle a réitéré ce mardi dans une nouvelle ordonnance, juste après le rejet de la candidature de M. Soro, invitant l’Etat ivoirien à réinscrire ce dernier sur la liste électorale.
Cependant, le gouvernement ivoirien qui se sent gêner par ces décisions de la cour d’Arusha, en retirant la déclaration spéciale de compétence prévue au protocole de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples, n’a pour le moment obtempéré à aucune des décisions de la cour. Une situation qui semble préoccuper le Haut représentant de l’Union européenne en Côte d’Ivoire, qui a rappelé « son attachement au respect de la justice internationale ».
Respect de la justice internationale
Il fait cette remarque après avoir donné son point de vue sur la situation préélectorale qui prévaut actuellement dans le pays ainsi que sur la décision du Conseil constitutionnel concernant la validation des dossiers de candidature dans le cadre de la présidentielle.
« L’UE prend acte de la décision du Conseil constitutionnel, ce 14 septembre, relative aux candidatures retenues pour l’élection présidentielle. S’il ne lui revient pas de se prononcer à ce sujet, l’UE rappelle qu’il est de la responsabilité première des autorités et institutions ivoiriennes compétentes de garantir un processus électoral impartial, transparent, inclusif et équitable, emportant l’adhésion des citoyens. Elle note les différentes procédures ouvertes auprès de la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (CADHP) relativement au processus électoral et rappelle son attachement au respect de la justice internationale », a indiqué l’UE sur son site.
L’apaisement du climat politique
Le Haut représentant de l’Union européenne a par ailleurs, appelé l’ensemble de la classe politique et de la société civile, ainsi que tous les acteurs impliqués dans le processus électoral à dialoguer et à s’engager de manière responsable, constructive et pacifique et faire en sorte que ce processus électoral puisse consolider durablement la réconciliation entre tous les Ivoiriens. L’UE a de même encouragé les autorités à prendre l’initiative pour contribuer à l’apaisement du climat politique.
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