En meeting la semaine dernière à l’occasion de la visite d’Etat du président de la République Alassane Ouattara, le Premier ministre Ivoirien Hamed Bakayoko avait tenté de répondre à l’opposition qui n’est pas prête pour la tenue de la présidentielle du 31 octobre en invitant à la désobéissance civile. Également ministre de la Défense, M. Bakayoko avait menacé sévèrement l’opposition de se mettre au travers de son chemin si elle continue de donner des mots d’ordre incitant à la violence.
« Monsieur le Président, nous serons obligés de vous désobéir un peu si l’opposition continue de donner des mots d’ordre pour la destruction des édifices de l’Etat. Ils nous trouveront devant leurs portes avec la note de ce qu’ils ont détruit quand bien même que certains parmi eux sont logés dans des logements de l’Etat. On ne peut pas accepter que ces personnes viennent détruire les réalisations que vous avez effectuées dans ce pays, que certains parmi eux ont même bénéficié dans leurs villages alors qu’à leur temps ils n’ont rien fait. S’ils continuent, M. le Président, nous allons vous désobéir un peu. Parce qu’ils incitent à la violence, à la rébellion », avait déclaré le Premier ministre samedi dernier.
Des propos indignes d’un Premier ministre
Après la sortie de la vice-présidente du FPI Gbagbo, qui avait qualifié ces propos d’irresponsables de la part d’un Premier ministre, les responsables de la plateforme politique de l’opposition sont également montés au créneau. La Coalition pour la démocratie, la République et la paix (CDRP), a lors d’une conférence de presse animée ce jour, qualifié les propos d’une « extrême gravité » et « indignes d’un Premier ministre de Côte d’Ivoire. »
La vraie face du RHDP
Pour les responsables de la plateforme tenue par Henri Konan Bédié, qui annoncent poursuivre le Premier ministre devant les juridictions nationales et internationales, M. Bakayoko s’est mis dans une posture de militant au lieu de se mettre dans celle d’un homme d’Etat. « Son discours belliqueux d’une rare violence, tranche clairement avec les dispositions de dialogue et d’apaisement qui avaient laissé entrevoir la paix et la négociation » ont-ils notifié.
Pour le l’opposition, cette sortie de Hamed Bakayoko est la preuve que la RHDP n’a jamais voulu appliquer les principes d’un Etat de droit. « En vérité, la posture du Premier ministre rentre dans la logique du RHDP-RDR qui a toujours refusé d’appliquer les principes d’un État de droit en témoigne le refus du chef de l’Etat d’exécuter les décisions de Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples, » ont-ils martelé.
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