Opposant russe empoisonné : l’Allemagne dit avoir la preuve, Moscou réagit

Maria Zakharova Photo : TASS

Alexei Navalny, est un politicien et un militant et un enquêteur anti-corruption. Mais l’avocat est également l’un des critiques les plus féroces du président russe Vladimir Poutine. Lors d’un vol de retour à Moscou depuis la Sibérie le 20 août dernier, l’opposant faisait un malaise et était emmené dans un hôpital de la ville sibérienne d’Omsk après que l’avion a fait un atterrissage d’urgence. Mais la santé de Navalny s’était rapidement dégradé au point d’induire un état comateux. Pour ses amis, il n’y avait pas de doute il avait été empoisonné, accusant Moscow d’avoir ourdi la tentative d’assassinat.

Quelques jours après l’incident, les médecins traitants russes de Navalny, écartait la thèse de l’empoisonnement, indiquant n’avoir trouvé dans l’organisme du militant aucune traces de substances tendant à corroborer de telles allégations. Navalny, sur demande de sa famille et de nombreuses organisations de la société civile, sera plus tard transféré à l’hôpital de la Charité de Berlin. Et ce mercredi, les autorités allemandes déclaraient pouvoir sans ambages démontrer que l’opposant avait bel et bien été empoisonné.

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Un empoisonnement …

Ce mercredi, le porte-parole de la chancelière Angela Merkel, Steffen Seibert, déclarait dans un communiqué, que les tests effectués par un laboratoire militaire allemand spécial avaient montré la preuve de la présence d’un « agent neurotoxique chimique du groupe Novichok ». Le Novichok, est un agent neurotoxique de l’ère soviétique, une arme chimique. C’est notamment ce gaz qui aurait été utilisé pour empoisonner l’ancien espion russe Sergei Skripal et sa fille en Grande-Bretagne. Une affaire qui en 2018, avait fait grand bruit, et aggravé les tensions entre les deux pays.

Avec l’Allemagne, les choses semblaient se mettre sur la même voie alors que Mr Seibert,  déclarait que le gouvernement allemand informerait ses partenaires de l’Union européenne et de l’OTAN des résultats des tests. Mais en attendant, le gouvernement Merkel avait condamné avec la dernière énergie ce qu’il avait qualifié, d’attaque contre l’opposant ; priant instamment le gouvernement russe de fournir des éclaircissements sur l’incident.

Réaction de Moscou

Cette actualité n’a pas laissé Moscou indifférent. Maria Zakharova, porte-parole du ministère des Affaires étrangères et Dmitri Peskov, ont réagi dans la foulée sur cette information. Dmitri Peskov a rassuré les autorités allemandes de la disponibilité de Moscou à collaborer sur ce dossier. De son côté, Maria Zakharova a critiqué le fait que les politiciens se sont mis dans la peau de spécialistes de santé.

«Si les hommes politiques commencent à prendre le travail des médecins, je ne sais pas où ira le monde. Ce genre de choses — tout ce qui concerne les diagnostics, les hypothèses de l’état de santé, les formulations spécifiques et claires liées au diagnostic — relève de la compétence des médecins. Quand les politiciens commencent à remplacer les établissements de santé et les médecins, on peut parler d’impuissance absolue», aurait lancé la porte-parole de la diplomatie russe.

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