Malgré l’effort des dirigeants béninois pour montrer que les Béninois jouissent bien de tout leur droit et que les normes démocratiques sont toujours de mise dans le pays, les nouvelles ne sont pas bonnes. Après la récente décision de l’Office français de protection des réfugiés et des apatrides (OFPRA) qui suspend le Bénin de la liste des pays d’origine sûrs, CIVICUS vient confirmer le recul des libertés dans le pays dans un rapport.
Dans son nouveau rapport «L’espace civique recule avant les élections en Afrique de l’Ouest francophone », l’organisation internationale épingle le Bénin parmi les pays de l’Afrique de l’Ouest où les droits civils et politiques reculent avant les élections. Elle indique qu’au Bénin, «des changements récents dans les conditions d’éligibilité signifient que les membres de l’opposition pourraient ne pas être en mesure de se présenter à la présidence ». Dans son rapport, CIVICUS «examine les outils de répression utilisés pour saper les groupes d’opposition, les défenseurs des droits humains, les militants et les journalistes, avec un accent sur le Bénin, la Côte d’Ivoire, la Guinée, le Niger et le Togo ».
Le rapport renseigne sur «les récentes perturbations d’Internet, l’arrestation de centaines d’activistes et de journalistes pro-démocratie et le meurtre de dizaines de manifestants pacifiques lors de manifestations organisées au cours des trois dernières années ». Selon le rapport, les gouvernements, dans cette zone de l’Afrique, utilisent des lois restrictives, des processus d’enregistrement trop compliqués, du harcèlement judiciaire et un recours excessif à la force pour réprimer la société civile, en particulier lorsque la dissidence est exprimée en ligne ou lors de manifestations.
François Patuel, chercheur senior sur l’Afrique de l’Ouest et auteur du rapport relève qu’«au lieu de travailler avec des groupes de la société civile pour créer un environnement propice à des élections libres et équitables, les autorités de toute l’Afrique de l’Ouest francophone ont eu recours à museler les défenseurs des droits humains et les militants pro-démocratie. Dans l’espoir d’éradiquer toute opposition, ils ont créé un climat de peur qui alimente la violence politique, érode l’état de droit et mine la stabilité régionale ». Pour rappel, CIVICUS est une organisation internationale à but non lucratif, qui veut être considérée comme une alliance mondiale dédiée au renforcement de l’action citoyenne et de la société civile dans le monde.
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