L’intention du porteur du projet, est claire, dénoncer les dangers de la reconnaissance faciale. Pour cela, Paulo Cirio, militant de la protection des données personnelles sur internet, a réuni 4000 visages obtenus via internet et auprès de journalistes. Les photos ont été prises lors de manifestations en France et sur la période de 2014 à 2020 et traitées « avec un logiciel de reconnaissance faciale», d’après les précisions données par l’artiste sur son site.
Sur le site du projet dénommé ‘’Capture’’ tous les internautes ont la possibilité d’identifier et de donner le nom des policiers dont la photo est affichée dans la base de données s’ils les reconnaissaient éventuellement. Pour Paulo Cirio, qui mène son projet de reconnaissance faciale en vue de faire retourner contre « les mêmes autorités qui en préconisent l’utilisation », « l’identification des agents sera rendue publique une fois qu’elle aura été vérifiée », a-t-il prévenu. Il justifie en effet, sa « provocation artistique » par « l’absence de réglementation sur la protection de la vie privée de ces technologies ».
« Je demande le retrait des photos »
Toutefois, pour les autorités publiques qui semblent percevoir maintenant les dangers de la reconnaissance faciale, ‘’Capture’’ constitue un véritable danger pour la sécurité des fonctionnaires de police. C’est une « insupportable mise au pilori de femmes et d’hommes qui risquent leur vie pour nous protéger», a estimé le ministre français de l’Intérieur, Gérald Darmanin, en invitant l’artiste à retirer les photos, sous peine de poursuite judiciaire.
« Je demande (…) le retrait des photos de son site sous peine de saisir les juridictions compétentes», a posté le ministre sur Twitter. En raison de l’affichage sur les murs de plusieurs rues de Paris de certaines photos déjà imprimées par l’artiste, le ministre a également insisté sur « la déprogrammation de ‘l’exposition’». Pour le syndicat Alliance, représentant la police, le projet est une « pure provocation » et a pour cela exigé « la saisie de la justice ».
« Ça commence par une volonté d’identifier…. »
Le syndicat Unité-SGP-FO a également condamné le projet, dénonçant une démarche « inadmissible, intolérable ». « Exposer l’intégrité et la vie des policiers et de leur famille est une abjection et une incitation au lynchage et au meurtre en cette période de menace terroriste », a déclaré Synergie-Officiers. « Ça commence par une volonté d’identifier les policiers pour ensuite connaître leur domicile », a aussi mis en garde le syndicat indépendant des commissaires de police.
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