La tenue de l’élection présidentielle 2021 au Bénin est une préoccupation pour chaque Béninois dans un contexte politique assez tendu. Avec le souvenir des violences post législatives 2019, la coalition citoyenne la 3è voie veut que les prêtres, les reines et rois du Bénin, les dignitaires des cultes endogènes et vénérés Gardiens de la Tradition, les révérends Pères, les Pasteurs, les Imams et Dignitaires des confessions religieuses de tous grades et à divers niveaux de responsabilités se joignent à elle pour «plaidoyer en vue de garantir des élections libres transparentes et ouvertes à tous à la présidentielle de 2021 ».
C’est par une lettre que cette coalition sollicite l’implication de ces personnalités religieuses de la République. La coalition souhaite que ces personnalités religieuses s’associent à travers la campagne «adoaton ma flizin » (comme pour dire que la marmite ne peut se renverser sur un foyer à trois piliers) pour le plaidoyer. Pour la coalition, «il serait suicidaire dans le contexte actuel d’aller à de prochaines élections sans avoir réglé définitivement la crise des législatives dont les effets collatéraux se font sentir jusqu’à ce jour ». Or, «la présidentielle, c’est l’élection des élections ». Selon la lettre signée du président Bruno Ahouanmagnagahou, la coalition citoyenne la 3è voie cette élection est «capitale, cristallise partout les passions et ravive les tensions ».
Bien panser les plaies
Alors, ce virage dangereux ne peut être négocié sans regarder dans le rétroviseur car «beaucoup de nations ont basculé dans le chaos à cause des contentieux électoraux maladroitement étouffés ou minimisés ». Les exemples existent à foison dans notre sous-région. «Le pouvoir des hommes nous conduit dans l’impasse et nous n’avons pas d’autres choix que de nous jeter dans vos bras protecteurs », indique la coalition aux personnalités religieuses. Pour elle, ces personnalités ont un pouvoir bien plus supérieur au pouvoir politique. Alors elle se tourne vers elles en faisant le choix de tuer la peur qui a réduit au silence et à la résignation une bonne partie du peuple béninois mais surtout elle veut leur demander de trouver «les justes mots pour attirer l’attention des gouvernants sur les mirages que pourraient constituer les peurs et les résignations du moment ».
Un fait à ne pas banaliser
Dans sa lettre, la coalition met l’accent sur un fait qu’il ne faut pas négliger. Elle relève qu’au fort de la bataille de l’armée contre les forces d’auto défense dans les collines après les législatives de 2019, il a circulé sur les réseaux sociaux, l’appel d’un compatriote au peuple Oduduwa (un peuple de Nigéria dont les fils ont émigré au Bénin à une période lointaine). En effet, «désemparé face à l’armée de son pays qui avait pris les siens pour cible, il s’en remettait au-delà des frontières au garant de son peuple originel et à ses ascendants du côté du Nigeria ». Cet appel au secours qui était loin d’être les signes d’une folie douce interpelle «nos consciences et nous interdit de nous méprendre sur cette alarme ». La coalition rappelle que même si les causes et les contextes ne sont pas les mêmes, l’on a déjà vu au-devant de la scène, les confréries des chasseurs traditionnels traverser les frontières au nom de la cause tribale. Et donc, il est important de panser les plaies et de créer les conditions pour une élection libre, ouverte et transparentes à tous.
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