En 2016, à moins de deux semaines de la présidentielle américaine, le candidat Donald Trump, injecte 10 millions de dollars dans sa campagne qui manquait de liquidité. Il présente cet argent comme un prêt. Mais la justice américaine soupçonne cette somme de provenir d’une banque publique égyptienne. Ce qui serait une contribution étrangère illégale à la campagne américaine. Pendant plus de trois ans, les procureurs fédéraux vont enquêter pour savoir si l’argent a quitté l’Egypte. Le procureur Mueller nommé par Donald Trump est l’un des avocats généraux qui ont travaillé sur le dossier. Pourtant ce n’était pas sa tâche principale.
Il était chargé d’enquêter sur les tentatives d’ingérence russe dans les élections américaines de 2016. Parallèlement à ce dossier, il menait avec ses équipes des investigations sur l’ancien directeur de campagne de Donald Trump Paul Manafort, les tentatives du président américain de faire obstruction à la justice et la question égyptienne selon Andrew Weissmann, l’un de ses principaux collaborateurs à l’époque. Cette enquête sur le possible financement de la campagne par des fonds venant d’une banque égyptienne a été gardée secrète pendant longtemps.
« Où est mon dictateur préféré »
L’équipe de Mueller a tenté de comprendre à la fois la contribution de 10 millions de dollars que Trump a apportée à sa campagne 11 jours avant les élections de 2016 et les liens de la campagne de Trump avec le président égyptien Abdel Fattah el-Sissi. Elle savait que dans les dernières semaines de sa campagne en 2016, le milliardaire républicain avait rencontré le président égyptien à New York lors de l’Assemblée générale des Nations Unies. Ils ont échangé les civilités. Al Sissi a indiqué que Trump serait sans aucun doute un président fort et le Républicain a de son côté exprimé sa sympathie pour l’ex général qui est selon ses mots « un gars fantastique ».
Quand le magnat de l’immobilier a été élu, Al Sissi a été le premier chef d’Etat étranger à l’appeler pour le féliciter. Les deux ont entretenu de bonnes relations. En 2019, Trump lancera même à un sommet du G7 : « Où est mon dictateur préféré ? ». Le procureur Mueller et son équipe ont au cours de leurs investigations assigné la banque nationale égyptienne en justice dans le but d’obtenir des dossiers susceptibles de prouver que les fonds de Trump provenaient du pays.
Ils n’ont jamais réussi à prouver quoi que ce soit
La banque a dans un premier temps fait savoir qu’elle n’avait pas à donner des dossiers à l’équipe de Mueller. Ce n’est qu’après l’intervention des tribunaux américains qui lui ont fait savoir qu’elle n’était pas à l’abri d’une assignation de l’équipe de Mueller qu’elle a daigné transmettre un dossier de 1000 pages aux procureurs. Mais l’équipe de Mueller n’en était pas satisfait.
Les avocats de la structure financière ont de leur côté indiqué que leur cliente avait fait de « grands efforts pour trouver et produire volontairement des documents répondant à l’assignation ». Les procureurs n’ont rien obtenu d’autre. Le procureur Mueller ne réussira jamais à prouver que les 10 millions de dollars provenaient d’Egypte. Même après lui, d’autres enquêteurs se sont penchés sur le dossier mais sans réussir à prouver quoi que ce soit. En septembre dernier, le ministère de la Justice à clos l’affaire.
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