American Airlines : un exemple de l’impact de la crise sanitaire sur l’économie américaine

Le mercredi 30 septembre, la compagnie aérienne American Airlines a annoncé la mise au chômage technique de 19 000 salariés. Le lendemain, jeudi 1er octobre, l’entreprise a donné le coup d’envoi d’une vague de licenciements importante, que les responsables politiques n’ont pas pu endiguer. En effet, aucune extension de l’aide financière n’a été proposée pour le secteur aérien américain par le Congrès.

American Airlines met au chômage technique 19 000 employés

L’annonce du mercredi 30 septembre d’American Airlines ne doit rien au hasard. En effet, c’est à cette même date que l’aide financière gouvernementale américaine a pris fin, laissant ainsi le secteur aérien en grande difficulté. D’ailleurs, American Airlines n’est pas la seule compagnie à se lancer dans une vague massive de licenciements. United Airlines a également annoncé la mise au chômage technique de 13 000 salariés, à partir du 1er octobre. Les raisons d’une telle décision ? L’incapacité du Congrès américain à s’accorder sur une nouvelle aide financière apportée à ce secteur. La fréquentation des aéroports états-uniens a subi une baisse de 70% par rapport à l’année 2019. Les deux sociétés de transport ont toutefois déclaré qu’elles mettraient fin aux licenciements et rappelleraient les salariés congédiés, en cas d’accord des différents responsables politiques concernant l’aide financière demandée par le secteur aérien.

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En Europe, et notamment en France, le chômage technique (aussi appelé chômage partiel) désigne une baisse temporaire de l’activité, entraînant une diminution de 30% de la rémunération des salariés. Le chômage partiel prévoit la préservation des contrats de travail, ainsi qu’une indemnité versée à l’entreprise par l’État, pour le maintien de ses employés. En revanche, aux États-Unis, le chômage partiel n’existe pas.

Aux États-Unis, le chômage partiel n’existe pas

En France, et dans certains pays européens, le chômage partiel permet aux salariés de toucher une rémunération, même en cas de baisse d’activité de l’entreprise. Les termes chômage partiel, chômage technique ou activité partielle désignent le même dispositif. En revanche, aux États-Unis, évoquer le chêmage partiel revient à parler de licenciement. En effet, en cas de baisse d’activité, la loi états-unienne autorise les entreprises à licencier. Les salariés congédiés peuvent néanmoins bénéficier d’une assurance chômage.

De nombreux médias européens, ainsi que l’AFP, relataient au mois d’avril la situation problématique outre-Atlantique. Avant d’obtenir l’aide financière qui leur revient, les travailleurs licenciés devaient parfois attendre plus de 4 semaines pour faire valider leur dossier. Le nombre d’Américains ayant réalisé une demande d’allocation-chômage a été en hausse constante au plus fort de la crise. En avril, ils étaient plus de 22 millions à profiter des aides financières. Aujourd’hui, même si près de la moitié des emplois perdus ont été recréés depuis, on dénombre toujours 11 millions de chômeurs aux États-Unis en octobre 2020.

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Le pire est-il à prévoir ? Faut-il espérer de nouvelles aides de la part des responsables politiques ? La création de nouveaux emplois ?

Outre-Atlantique, le pire est-il à prévoir ?

L’absence d’un plan d’aide financière au niveau national

En octobre 2020, aucun plan d’aide financière national n’a été validé. Pourtant, la Maison Blanche a demandé au Congrès, dans un courrier rédigé par le secrétaire au Trésor et le chef de cabinet de Donald Trump, la votation d’un plan d’aide de 130 milliards de dollars. Cette aide, destinée aux petites et moyennes entreprises, a peu de chances d’être votée, à seulement quelques jours des élections présidentielles. La cheffe des démocrates Nancy Pelosi a déjà rejeté plusieurs mesures similaires. En effet, cette dernière réclame une aide massive à l’échelle nationale de plus de 2 200 milliards de dollars comprenant, entre autres, des aides aux ménages et aux entreprises.

Le PIB des USA en chute libre

À l’heure actuelle, la situation économique des États-Unis laisse présager le pire. En effet, l’agence Reuters annonce le 30 juillet une contraction du PIB des USA de 32,9%, soit un repli 3 fois supérieur au précédent record, datant de 1958. Cette statistique a donné lieu à l’effondrement des indices boursiers, ainsi qu’à un recul du dollar de 0,2%. Les spécialistes sont également pessimistes. Won Sohn, professeur d’économie à Los Angeles, ainsi que le président de la Réserve fédérale Jerome Powell, pointent du doigt le non-respect des gestes barrières et de la distanciation sociale, incompatible avec la reprise de la croissance économique.

Le nombre d’offres d’emploi en constante diminution

Le cabinet de recrutement Indeed s’est exprimé, concernant les offres d’emploi diffusées dans les états de New-York et de Californie. D’après les chiffres de l’agence, ceux-ci sont en recul de 30% par rapport à l’année précédente. D’après l’économiste Brian Rose, plus de 5 millions d’emplois sur les 22 millions détruits au deuxième trimestre pourraient être définitivement perdus. Mais tout cela n’empêche pas Donald Trump de se réjouir. Selon le président américain, les entreprises du pays « battent des records d’activité ». Néanmoins, après 128 mois de croissance, l’expansion économique des USA a définitivement pris fin.

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