Depuis hier jeudi 12 novembre 2020, le président de la République Patrice Talon a entamé une tournée à travers certaines communes du Bénin. Et il a commencé sa tournée par la commune de Savè. Face aux représentants de la population de cette commune, le chef de l’Etat a tenu un discours direct. Il a assuré que ceux qui ont été au cœur des échauffourées au lendemain des législatives de 2019 n’ont plus rien à craindre.
«Mes petits frères qui ont mal agi sont pardonnés déjà … Moi j’ai pardonné », a affirmé Patrice Talon. Mais, «… puisque nous sommes dans la République, il y a des formes, il y a des formalités, il y a des règles qu’il faut respecter ». Le président a profité aussi de l’occasion pour apporter des clarifications à ceux qui sont venus l’écouter sur le fait que certains affirment que l’argent ne circule plus. «On dit que l’argent ne circule plus, c’est vrai », a admis le président.
Le chef de l’Etat a ensuite posé une série de questions : «Mais cet argent qui circulait et qui ne circule plus est-ce que c’est le salaire des uns et des autres ? Est-ce que c’est le prix de vente de maïs, du manioc, de l’igname, du coton des uns et des autres ? ». Il indique que chacun continue d’avoir son salaire, chacun continue d’avoir l’argent de ce qu’il a vendu au marché. Mais «quel est cet argent qui circulait et qui ne circule plus ? Quel est cet argent que le député, le ministre, le maire, le directeur de société n’a plus et qui fait que quand il vient maintenant à Savè, il ne peut plus distribuer et que cet argent ne circule plus ? », demande Patrice Talon avant d’apporter la réponse «c’est de l’argent volé ».
Responsabilité commune
Pour le chef de l’Etat, «nous sommes tous responsables de ça ». Mais, il fait remarquer que «si nous faisons mal quelque chose et que nous passons toute notre vie, génération après génération, à faire la même chose, quelques- uns vont s’enrichir comme les députés, quelques-uns comme les ministres, quelques-uns comme des maires vont s’enrichir ». Et les autres vont rester toujours des mendiants. Selon Patrice Talon, tous les Béninois ont commis un péché : celui de construire un pays de mendiants.
Il a expliqué que dans le pays c’est l’impôt que chacun paie que chacun des élites, des responsables détourne pour jouer les riches. «C’est l’argent des Béninois des plus pauvres qui n’ont pas l’eau, qui n’ont pas de piste cyclable pour évacuer leurs marchandises, qui n’ont pas d’électricité, qui ne peuvent pas aller se soigner dans un hôpital quand ils sont malades », argumente le président de la République. C’est donc, l’argent de ces pauvres qui circulait mais qui ne leur rendait pas service.
Se contenter de ce qu’on gagne
Le chef de l’Etat a estimé que «si nous faisons l’effort que chacun se contente de ce qu’il gagne, ça va durer cinq, 10 ans, 15 ans peut-être même 20 ans mais, au bout et très vite, les enfants du Bénin, les uns après les autres vont se suffir ». Il est convaincu qu’un pays peut se développer «si chacun fait correctement ce qu’il a à faire, s’il est un bon citoyen et que les impôts que vous payez soient utilisés pour faire des routes, les écoles, les hôpitaux sans détournement ».
Pour lui, «on ne demande pas à un chef de faire des miracles ». Car, «les miracles, c’est chacun de nous qui le faisons ». Le chef de l’Etat confie que ce n’est pas le travail d’une génération ni le travail d’un mandat. Mais, «si on ne commence pas un jour, on n’y arrivera jamais ». C’est pourquoi «j’ai décidé de commencer ». Au cours de cette rencontre, le président a promis qu’une bonne partie des rues de Savè va être asphaltée et que le pont sur le fleuve Okpara sera une réalité.
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