Le gouvernement a décidé de l’organisation de la troisième édition de l’élection professionnelle nationale le 10 décembre 2020. Ainsi, les travailleurs salariés de tous les secteurs doivent aller voter pour les confédérations et centrales syndicales afin de choisir leurs représentants auprès du gouvernement et du patronat. C’est dans le cadre de cette élection professionnelle nationale que la Confédération syndicale des travailleurs du Bénin (CSTB) a tenu, ce mardi 3 novembre 2020 à la Bourse du travail à Cotonou, les responsables des syndicats affiliés, des différentes unions syndicales départementales et fédérations.
Il était question de discuter sur la conduite collective à tenir face à la décision du gouvernement. A cette rencontre, le secrétaire général de la CSTB, Kassa Mampo a exposé le rapport du Comité confédéral national (CCN) sur la situation nationale avant cette élection professionnelle. Dans ce rapport, la CCN parle du contexte politique et social dans lequel va se tenir l’élection. Il y est écrit qu’au plan politique de la rupture a mis en place un réseau de lois scélérates et arbitraires qui ont retiré aux travailleurs salariés l’exercice des libertés syndicales universellement reconnues aux ouvriers et employés de tous les pays. Parmi ces lois incriminées, il y a la loi sur l’embauche, la loi portant statut général des agents de la fonction publique, la loi sur l’exercice du droit de grève et le code pénal. Ces lois ont permis au gouvernement d’instaurer un traitement esclavagiste des travailleurs salariés dans le secteur public et de corser ce traitement dans le privé.
Non respect de la représentativité
Le rapport fait aussi état de ce que la CSTB va confirmer sa place de confédération syndicale la plus représentative avec un score au-dessus du pourcentage le plus élevé obtenu lors des élections antérieures si l’élection du 10 décembre prochain est un peu transparente. Il relève que durant le quinquennat en cours, Talon a foulé au pied le décret portant critère de représentativité des organisations syndicales. Mieux, il a exclus la CSTB de tous les cadres de représentation au profit de ses représentants qui n’ont pas été élus par les travailleurs. Dans la même perspective que le gouvernement veut organiser cette élection.
Introduction contestée de la CENA et du vote électronique
Dans le rapport présenté, le secrétaire général de la CSTB a stigmatisé l’introduction du vote électronique comme étant de la fraude organiser par le gouvernement pour nommer ses représentants en milieux travailleurs salariés. De même, il a rejeté l’introduction de la CENA à cette élection. Mais le gouvernement signe et persiste que l’élection va se tenir selon ce mode d’implication de la CENA. Portant, le décret no2020-459 du 23 septembre 2020 portant modalités d’organisation des élections professionnelles en République du Bénin ne prévoit nulle part ni le vote électronique ni l’implication de la CENA. La CSTB est contre cette manière de faire du gouvernement. Pour cette confédération, c’est que le gouvernement sent que les travailleurs salariés ne peuvent continuer de rester passifs et d’encaisser. Et donc, il a peur de la révolte de ces travailleurs. C’est pour cela, qu’il tente vaille que vaille d’imposer des représentants aux travailleurs salariés.
Placer les revendications au cœurs de la campagne
Pour eux, ce que poursuit le président Talon, c’est la mise en place d’un dispositif de force syndical à sa solde prête à saboter les luttes des travailleurs. Or pour la CSTB, la participation à toutes élections professionnelles est motivée par la défense des revendications des travailleurs salariés devant le patronat et les institutions étatiques notamment le gouvernement. Selon cette confédération, les revendications des travailleurs salariés doivent être au centre de la campagne électorale. Pendant cette période électorale, la mobilisation des travailleurs salariés doit être faite autour des différentes plateformes revendicatives.
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