Quelques jours après la lettre ouverte adressée au président Patrice Talon par l’avocat de l’homme d’affaires Sébastien Ajavon, Me Antoine Vey, le ministre de la communication de la poste et porte-parole du gouvernement Alain Orounla a donné sa lecture de l’acte et a recadré l’auteur de la lettre. C’est à la faveur d’une interview accordée à Frisson radio que le ministre a fait ses mis aux points. Dans sa lettre ouverte, Me Antoine Vey a recommandé au chef de l’État béninois de respecter la décision de la Cour africaine des droits de l’homme en annulant la condamnation à 20 ans de prison de son client.
Alain Orounla dans sa réaction a fait remarquer que la justice béninoise est indépendante vis-à-vis du pouvoir exécutif et donc de Talon. Pour le ministre, «les juridictions du Bénin comme les juridictions françaises jouissent d’une autonomie, d’une indépendance vis-à-vis du pouvoir exécutif et disent le droit en fonction des éléments du dossier. Il ne nous appartient pas de nous immiscer dans le processus de jugement ».
Alain Orounla estime que la démarche de l’avocat n’est pas la bonne. Car, «il n’appartient pas à un plaideur d’enjoindre et de vouloir que les décisions d’une juridiction aillent dans un sens forcément favorable à la cause que l’on plaide ». Il rappelle que «la juridiction condamne quand elle estime qu’il y a de charges ou acquitte quand elle pense le contraire ».
« L’État de droit n’est pas un état d’impunité »
Alain Orounla a expliqué que ceux qui sont poursuivis n’ont pas plaidé leur innocence. A en croire le ministre, ils disent plutôt qu’ils sont poursuivis parce qu’ils ne seraient pas dans la même logique de gouvernance. Or, «l’Etat de droit n’est pas un état d’anarchie, l’Etat de droit n’est pas un État d’impunité ». Et donc, on ne doit pas se prévaloir d’être un acteur politique pour se draper d’impunité.
Pour rappel, Sébastien Ajavon a été condamné à 20 ans de prison par la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) pour trafic de drogue. En octobre 2016, 18 kg de cocaïne « pure » ont été découvert au Port autonome de Cotonou dans un conteneur destiné à la société de l’homme d’affaires béninois. Soutien de Talon en 2016, Ajavon est passé dans l’opposition et vit désormais en exil en France.
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