Construits depuis 2013 sur financement grâce à un financement du Vénézuela du Président Hugo Chavez, 40 logements sociaux sont dans un état de délabrement avancé dans la commune de Sèmè-Podji. Depuis sept ans, ces logements ne semblent intéresser personne. Et voici les raisons. A quelques mètres du site de pèlerinage des fidèles de l’Eglise du christianisme céleste ( Ecc), dans la commune de Sèmè-Kpodji, il y a des logements sociaux construits, « Don du Venezuela », sous la gestion des autorités béninoises.
Ils sont au nombre de quarante, répartis en quatre lots de dix de deux rangées de cinq logements. Chaque logement est une maison de trois chambres, un salon, une cuisine et une terrasse. Chose curieuse, aux alentours de chaque résidence, c’est la brousse. Les mauvaises herbes y dictent leur loi et deviennent le refuge des reptiles. Les portes et fenêtres desdits logements sont en ruine.
« Au début, c’étaient de belles maisons. La nuit, les voleurs venaient arracher leurs fenêtres et portes. C’est dommage pour notre pays le Bénin quand des logements sociaux construits à coût de millions sont abandonnés dans cet état… », se désolent certains riverains approchés. A l’intérieur de chaque logement, le spectacle est presque le même. Les chauves souris et reptiles de toutes sortes y ont érigé domicile et l’on sent une odeur nauséabonde. La nuit, le site est dans le noir, faute d’électricité. Quelques militaires déployés sur les lieux vivent dans l’obscurité et sont contraints d’aller charger toutes les fois leurs portables dans la buvette d’à côté.
« Ces hommes en uniforme se livrent même parfois au bordel…surtout quand ils circulent aux alentours les soirs, les vendeuses sont exposées », confie une riveraine vendeuse de bouillie. « Nous sommes détachés ici pour sécuriser le site, parce qu’entre temps il y avait trop d’actes de vandalisme. Les gens venaient voler les fenêtres et portes de ces logements… », a indiqué un jeune militaire qui a requis l’anonymat et qui a bien voulu nous consacrer humblement quelques minutes de son temps. En clair, les logements sociaux en question sont en ruine.
Mais quelles en sont les réelles raisons ?
Selon les informations recueillies sur le terrain, ces logements sociaux ont été conduits en 2013 grâce au financement du gouvernement vénézuélien dans le cadre de son Programme d’accès aux logements à tous. Selon nos sources, ces résidences étaient sous la responsabilité de la mairie de Sèmè-Kpodji. Mais au fil du temps, il y aurait eu des dénonciations de mauvaise gestion par les autorités communales.
Ce qui a amené l’ancien Président de la République Boni Yayi à confier lesdits logements à l’armée. Selon nos renseignements, l’ancien Chef d’Etat aurait un projet de construction d’une base militaire qui sera installée à Sèmè-Kpodji. « ….Il était question d’y loger les militaires. Par la suite, les hauts gradés de l’armée n’ont pas pris eux- mêmes le site au sérieux. Toutefois, ils déploient quelques militaires pour sécuriser les lieux… » soutient un cadre de l’armée qui requiert l’anonymat. Pour les uns et les autres, il faudra une volonté politique pour redonner vie à ces logements sociaux qui végètent dans le délabrement depuis environ sept années.
Justin Dossou, Partenariat OSIWA-LNT
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