Après quelques jours de pause apparente, le professeur Joël Aïvo a repris son dialogue itinérant. Ce vendredi 27 novembre 2020, l’universitaire s’est rendu à Parakou pour rencontrer ses compatriotes de cette ville. Le potentiel candidat à l’élection présidentielle d’avril 2021 est allé rassurer les populations de cette commune que seules elles peuvent changer le cours des choses dans un contexte où le président de la République contrôle tout dans le processus électoral. Lisez ci-dessous le message du professeur Joël Aïvo.
«Elle sera ouverte, elle sera ouverte. La dernière question que les gens me posent, pas tout, c’est de savoir est-ce que nous pouvons gagner les élections ? Je dis mais pourquoi vous posez la question ? Les gens me disent mais professeur d’abord 1, il y a le parrainage. Je dis d’accord oubliez ça. 2- professeur, il y a la CENA. 3- Il y a la Cour constitutionnelle. 4- Il y a le COS-LEPI. 5- Professeur, ceux qui sont en face, ils sont dangereusement riches. Je sers la même réponse que je veux vous servir : il y a une question que nous ne nous posons pas souvent. Le jour on aura la réponse à cette question, je vous assure, vous comprendrez pourquoi depuis deux ans nous bravons tous ; la police, les renseignements, nous traversons le pays malgré les risques, malgré les menaces ».
« Vous comprendrez pourquoi nous faisons tous cela, parce que nous sommes persuadés que dans cinq mois, nous gagnerons les élections. Je dis qu’il y a une question qu’on ne se pose pas. En faut, il y a quatre blocs qui soutiennent le président de la République. Le premier bloc, c’est l’Union progressiste (UP). Le deuxième bloc, c’est le Bloc républicain (BR). Le troisième bloc, c’est la police. Et le quatrième bloc c’est la justice. Mais, le 1er novembre 2019, le président de la République et son gouvernement et les deux blocs politiques (UP et BR), ils ont pour eux, 83 députés sur 83. Le président de la République a 83 députés sur 83. Aucun chef d’Etat, depuis 1990, n’a réussi à avoir 83 députés sur 83. Deuxièmement, le COS-LEPI est du côté du président de la République. Ils sont seuls au COS-LEPI, seuls à manipuler les fichiers, seuls à afficher, seuls à corriger, seuls à donner les cartes, seuls à les reprendre. Ils sont seuls. Troisièmement, la CENA est avec le président. C’est ce que disent les gens. Que la CENA soutient le président, que la CENA n’a pas d’influence que le président à la CENA, c’est ce que les gens disent ».
« Quatrièmement, le président a la Cour constitutionnelle. La Cour constitutionnelle obéît au président comme jamais une Cour constitutionnelle n’a obéit à un chef d’Etat au Bénin. Donc, si je récapitule, le président de la République a l’Assemblée nationale, le président a le COS-LEPI, le président a la Cour constitutionnelle, le président a la CENA. Mieux encore, dans le code électoral qu’ils ont voté, ils ont dit pour être candidat, il faut 250 millions de caution. Vous allez déposer 250 millions et vous oubliez ça. 250 millions pour être candidat. Il faut 250 millions, c’est ce qu’ils disent. Ensuite, plus grave encore, le président a mis dehors injustement certains de nos compatriotes. Il les a mis dehors pour les empêcher d’être candidats à l’élection présidentielle prochaine. Il a mis le président Ajavon (Sébastien) dehors, Lionel Zinsou dehors, Komi Koutché dehors, Léhady (Soglo) dehors, Djenontin (Valentin) dehors et beaucoup d’autre de nos frères qui sont injustement contraints à l’exil pour les empêcher d’être candidats à cette élection ».
« Mes chers parents, un chef d’Etat, et c’est la question que je veux poser, un chef d’Etat qui a l’Assemblée, 83 députés sur 83, il a la CENA pour lui, il a le COS-LEPI pour lui, il a la Cour constitutionnelle pour lui, dans le code électoral pour être candidat il faut 250 millions et en plus il a beaucoup d’argent, en plus, il est devenu dangereusement riche, qu’est-ce qui peut empêcher un homme comme ça, qui a tout en main, qu’est-ce qui peut l’empêcher de gagner les élections ? En principe rien. Il a l’Assemblée, il a la Cour constitutionnelle, il a le COS-LEPI, il a la CENA, il a presque tout. Et en plus, plus injustement, il a mis dehors nos frères et sœurs injustement il les a mis dehors pour les empêcher d’être candidats à l’élection prochaine ».
« Vous allez vous poser la question de savoir, en principe comme disent certains, il devrait gagner l’élection. Mais, pourquoi a-t-il besoin de mettre le parrainage le 1er novembre 2019 et d’empêcher d’autres personnes d’être candidats ? Il le fait parce que, il n’y a que le président qui le sait. Lui, il le sait et je le sais. Et je sais qu’il sait. Moi, je sais qu’il sait. Moi je sais que le président sait et lui-même sait que je sais qu’il sait qu’il contrôle tout. Le président contrôle tout, le COS-LEPI, la Cour constitutionnelle, la CENA, l’Assemblée nationale, il a de l’argent pour faire campagne, il a injustement contraint nos frères dehors. Il sait que je sais qu’il contrôle tout sauf l’essentiel. Et l’essentiel, c’est vous. L’essentiel, c’est le peuple béninois. Le président contrôle tout sauf le peuple béninois. Il contrôle tout sauf le peuple béninois. Or c’est le peuple béninois qui couronne. C’est vous qui allez couronner celui que vous voulez ».
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