La police républicaine a empêché, ce samedi 7 novembre 2020 à Porto-Novo, la réunion d’échanges entre le professeur Joël Aïvo et les populations de la capitale. Une décision qui selon l’universitaire est contraire à la constitution et viole toutes les lois de la République. «Je le sais, le Maire de la ville le sait et ses commanditaires le savent, mais ils l’ont fait », écrit le probable candidat à la présidentielle 2021 sur sa page Facebook.
Il poursuit, «dans le même pays, dans le même département et dans la même journée du samedi 7 novembre 2020, nous avons tenu deux grands Rassemblements, l’un à Adjohoun, l’autre à Sèmè-Podji ». Et devant les populations de Adjohoun et de Sèmè-Podji, l’ancien doyen de la faculté de droit de l’Université d’Abomey-Calavi a expliqué ce qui s’est passé à Porto-Novo. Il rappelle qu’il est allé à Savè, à Ouidah, à Toviklin, à Dogbo, à Djougou, partout au Bénin pour parler avec les Béninois à main nue. «Je n’ai pas de fusil, je n’ai pas de coupe-coupe. Je ne suis pas à la tête d’un groupe armé. Je veux dire simplement au gouvernement du Bénin ce que je ressens et ce que nous sommes nombreux à ressentir », explique le professeur. Et donc, il s’est levé ce samedi matin en tant que citoyen pour aller à Porto-Novo pour aller échanger avec ses compatriotes.
«Nous sommes quadrillés, nous sommes suivis, nous sommes traqués par la police »
A en croire Joël Aïvo, depuis quelques mois, quand il sort, c’est la police qui le suit. Il a dû confier à un ami commissaire, qu’il n’a pas demandé au ministère de l’Intérieur de lui attribuer des policiers. Car, il ne se sent pas en insécurité dans ces conditions. «On est allé à Kétou et à partir de Takon, tous les 15 Km, il y a deux policiers qui nous suivent et ceci jusqu’à Kétou. On va chez le roi, les policiers sont-là. On va dans le Couffo, les policiers sont là. On va à Lokossa, les policiers sont même rentrés dans la salle », argument l’universitaire. «Nous sommes quadrillés, nous sommes suivis, nous traqués par la police », relève-t-il. Pour quelle raison ? Il ne le sait. Pour lui, on parle de démocratie et il est convaincu que «c’est dans la démocratie que se trouve la solution ». Il estime que tout a été détruit dans la démocratie béninoise et il ne reste un petit espace. Et «nous avons juré que nous exploiterons ce petit espace dans la démocratie pour faire régénérer la démocratie ».
Mais «nous allons à Porto-Novo, la police nous empêche de tenir notre rassemblement en respectant toutes les mesures barrières. Tous ceux qui étaient là avaient leur cache nez. Nous avons prévu des gels hydroalcooliques comme nous le faisons dans tous nos rassemblements. Et pourtant, la police vient me demander si j’ai demandé l’autorisation », raconte le professeur de droit constitutionnel. Il a rétorqué au commissaire qu’il n’a aucune obligation légale de demander l’autorisation, qu’il n’a pas l’obligation d’informer le maire. Car, il s’agit d’une une réunion privée dans un espace privé. Mais, pourtant les policiers ont empêché cette réunion.
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