Le saccharum officinarum L. est une plante saccharifère en C4 que l’on retrouve uniquement dans les régions tropicales et subtropicales. En Afrique, la canne à sucre possède jusqu’à 6 genres. Deux espèces sauvages, pauvres en sucre mais robustes de saccharum spontaneum et S. robustum et quatre autres espèces mais très riches en sucre. Il s’agit du saccharum officinarum justement mais aussi : S. barberi, S. sinense et S. edule (Zadi et al., 2017). Très peu le savent mais le saccharum officinarum L. est une graminée, comme le maïs, le mil ou le sorgho et aussi une plante vivace ce qui aide sa production massive dans les pays chauds. Par contre, il faut noter que sa reproduction se fait de manière asexuée ou sexuée. La reproduction sexuée de saccharum officinarum L. se fait par la pollinisation d’abord et ensuite puis par la semence des graines, seulement elle reste peu étudiée et pratiquée.
Quant à la reproduction asexuée, elle se réalise par bouturage et c’est la pratique la plus commune dans les pratiques agricoles de la canne à sucre. La canne à sucre est très appréciée depuis des siècles pour sa forte teneur en sucre qui a changé le monde, développé de multiples routes commerciales et bouleversé l’histoire géopolitique mais elle reste encore négligée. En effet, en dehors du sucre, la production du canne à sucre à tendance à être délaissée alors qu’elle regorge de multiples bénéfices que la nouvelle tribune (LNT) vous invite à découvrir dans cette rubrique.
Composition biologique enrichie de la canne à sucre
L’analyse physicochimique de la canne à sucre indique la présence d’alcaloïdes, de polyphénols, de tannins, de plusieurs composés réducteurs et même de flavonoïdes (Laura Y. Loko et al., 2003 ; Abogo et al., 2003). La canne à sucre a aussi pour réputation d’être riche en oligo-éléments et en minéraux divers. Elle contient en elle jusqu’à 99% de carbone, d’hydrogène et d’oxygène. On y retrouve également du phosphore, du magnésium, du fluor anticariogène en particulier, du fer, du cuivre, du zinc et du manganèse. Ainsi la canne à sucre est en mesure de renforcer les organes de l’estomac, des reins, des yeux, du cerveau, du cœur et les organes sexuels d’où les nombreuses affirmations sur ses impacts aphrodisiaques.
Potentiels thérapeutiques, gastronomiques, cosmétiques, énergétiques et plus !
Les nombreux composants biologiques de la canne à sucre lui confèrent des propriétés thérapeutiques encore très peu exploitées massivement mais connus. Les propriétés médicinales du saccharum officinarum L. peut aider au traitement de nombreuses maladies et même de certains cancers. En décoction ou tisane dans de l’eau bouillie, la canne à sucre appliquée en compresse aiderait les jeunes mamans à produire plus de lait. Avec le saccharum officinarum L., on fait un jus de canne désaltérant, sans acidité. C’est une boisson naturelle super énergisante sans sucre ajouté ! Plusieurs industries alimentaires font du sirop de canne et les impuretés évacuées lors de l’obtention de ces sirops, dénommées écumes vont servir à fabriquer de l’engrais très performante. Il faut noter que depuis de nombreuses décennies, on produit avec les cannes à sucre du rhum, qui se bonifie particulièrement avec le temps tout comme le vin.
On fabrique du sucre de canne à partir de cette plante seulement rien ne se perd dans la canne à sucre, tout se transforme en biens et produits utiles ! Après avoir produit le sucre, le résidus de la procédure permet de fabriquer de la mélasse, un résidu liquide, encore sucré, noirâtre et visqueux qui est très exploité dans l’alimentation amaigrissante et en gastronomie (Carine Edon Jock, 2008). Le saccharum officinarum L. s’exploite aussi dans l’alimentation du bétail, la production d’eau de vie ou du biocarburant aussi. Le saccharum officinarum L. possède donc une forte importance à la fois économique, alimentaire, pharmaceutique, cosmétique, et maintenant énergétique puis résiduel. En effet, le potentiel et les utilités des résidus des organes de la canne à sucre pour la conservation des sols a vu le jour ces récentes années avec un taux de succès qui attire plus d’un scientifique (Zadi et al., 2017). Avec les troncs du saccharum officinarum L., on règle plusieurs problèmes de dégradation des sols.
Traiter la canne avec soins
Mais les producteurs doivent surveiller les cultures de la canne à sucre car il existe des maladies, des virus, des insectes, des rongeurs (rats, aulacodes, etc) auxquels le saccharum résiste moins. Carine Edon Jock (2008) a résumé plus de 60 pathologies dans sa thèse. Par ailleurs, même si la canne à sucre a besoin d’eau, elle ne tolère pas facilement les inondations.
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