A moins de six mois du premier tour de l’élection présidentielle de 2021 au Bénin, les différents états-majors sont en état d’alerte. Et l’opposition court toujours pour une modification des textes qui encadrent cette élection afin de sauter le parrainage. Un parrainage que beaucoup s’accordent à dire qu’il est une disposition qui vise à exclure certains Béninois de la course. Parmi eux, Le Civic Academy for Africa’s Future (CiAAF) présidé par Expédit Ologou.
Le CiAAF a sorti le fruit de sa réflexion sur la question de modification de la constitution et du code électoral afin d’y extirper les dispositions crisogènes et exclusives. Dans sa note de réflexion de 30 pages intitulé «il n’est pas encore tard pour la paix », ce think and do tank pluridisciplinaire et indépendant propose la voie à suivre. Le CiAAF rappelle qu’«une partie de la classe politique béninoise prend prétexte à cor et à cri de ce fameux protocole communautaire pour avancer qu’il n’est plus possible de réviser le Code électoral, notamment en ses dispositions relatives au polémique parrainage , dans les six mois qui nous séparent maintenant de la présidentielle d’avril 2021 ». Pour lui, cette affirmation n’est pas totalement juste. Car, en vue d’une élection présidentielle apaisée en 2021, il est encore et toujours possible de réviser le Code électoral et même la Constitution.
La vérité du protocole additionnel de la CEDEAO
Cette révision des textes peut être faite à une condition décisive. I faut que «le consentement d’une large majorité des acteurs politiques » soit obtenu. L’alinéa 1 de l’article 2 de la section 2 du protocole additionnel précise : «Aucune réforme substantielle de la loi électorale ne doit intervenir dans les six (6) mois précédant les élections, sans le consentement d’une large majorité des acteurs politiques ». Alors, «il n’est donc pas encore tard pour la paix ». Et donc, le protocole additionnel de la CEDEAO ne saurait être accusé si l’élection présidentielle béninoise de 2021 n’est pas pacifique. C’est pourquoi, la note de réflexion du CiAAF veut relever et révéler la part de vérité et de sagesse du droit de la CEDEAO en faveur de la paix au Bénin. Car, «dans son esprit comme dans sa philosophie, ledit Protocole encourage cette révision de la Constitution et du Code électoral pour en extirper les incongruités qui menacent la paix, la stabilité et la sécurité du pays ». Selon CiAAF, cette révision n’est pas une manipulation des textes mais plutôt une correction des manipulations.
Deux voies à suivre
Pour le faire, CiAAF estime que deux voies des plus crédibles sont à scruter. La première est le dialogue politique. A en croire cette organisation, «c’est l’essence du peuple Bénin », «c’est une marque des Béninois », «il fait partie de leur identité ». Pour CiAAF, l’échec du dialogue politique au Bénin cache inexorablement une mauvaise foi quelque part. Ey donc, «la bonne foi de tous les acteurs peut donc conduire au consensus utile au changement du cadre légal ». La seconde voie est «celle de l’action unilatérale du président de la République ». Une action unilatérale qui doit valoir dialogue politique. Car, «elle aura opéré les changements souhaités par tous, de bonne foi et sans passer par la voie du consensus ».
A côté de ces deux voies, l’organisation propose une troisième voie, «celle de la pression sociale, de la médiation et de la pression internationale ». De toutes les façons, quelle que soit la voie à choisir, «le consensus doit être, pour la présidentielle de 2021 au Bénin, le socle et le roc de la démocratie béninoise et non le soc qui lui inflige une blessure mortelle ». Alors que le Bénin s’apprête à entrer dans la passion du semestre critique qui conduit à la présidentielle de 2021, «la présente réflexion voudrait être attentive aux stations politico-juridiques sensibles qu’il reste au pays de surmonter ».
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