Un fou oublie facilement le bien qui lui est fait

Il existe en milieu Yoruba de longues séries de proverbes comme dans toutes les ethnies africaines. Ce proverbe se traduit dans la langue d’origine (Yoruba) comme suit : « láìnira,wérè nimàn gbagbé awòn dadaá ti êṣé fọun » ou en anglais, langue seconde dans laquelle communique des millions d’individus de cette communauté : « a fool easily forget good done to him ». Celui-ci se penche plus vers la conscience personnelle de chaque individu car les sages ont toujours préféré prévenir les situations difficiles ou conflictuelles que de les guérir. Bien que le continent soit réputé pour favoriser depuis des siècles l’inclusion sociale et l’amour fraternel, les sages aussi sont également conscients des difficultés individuelles de certains à faire preuve d’examen dans leurs différentes interactions avec leurs homologues comme d’autres formes de conflits.

Ce proverbe insiste donc sur la marque de reconnaissance entre les membres d’une communauté car les valeurs humaines sont très importantes dans les relations. La mention du terme « bienfait » est inscrite pour expliquer que l’interpellé a bénéficié de biens ou de services de ses homologues. Il faut se souvenir que les valeurs africaines ne sont point axées sur l’argent ou les biens matériels. Mais selon l’éducation reçue dans toutes ces communautés, l’africain doit absolument apprécier tout geste bénéfique au-delà des biens matériels. L’utilisation de l’ « oubli » par contre est intégrée afin de rappeler qu’il ne faut jamais oublier les bénéfices de bonnes actions faites envers un individu. Il peut donc arriver que le membre de la société obtienne un service ou un bien d’un des membres de sa communauté mais pose des actions contre son bienfaiteur ou manque de respect à ce dernier sans raison valable.

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Attention, cela est très mal perçu dans les méthodes et pratiques d’enseignement en Afrique. La société considère d’ailleurs cet individu (selon le proverbe) comme celui n’ayant pas de conscience (inconscient), atteint d’imbécilité tel un fou voire un arriéré. Alors, ce groupe de mots vient interpeller de manière préventive l’interlocuteur afin de lui éviter ce jugements. Ceci, afin qu’il fasse preuve de réflexion et de pleine conscience avant de poser ses actions vis-à-vis de ses bienfaiteurs ou son entourage qui pose des actions bénéfiques pour lui. La véritable signification de ce proverbe est de porter à l’attention des héritiers, héritières ou de l’interpellé qu’il ne faut jamais oublier un bienfait rendu et surtout pas l’auteur du geste bénéfique sinon l’interpellé sera comparable à une personne mentalement inapte ou dépourvue d’intelligence. Le choix lui revient.

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