A cinq mois de l’élection présidentielle d’avril 2021, l’Observatoire chrétien catholique de la gouvernance (OCCG) plaide pour qu’on saute le parrainage. Il l’a fait savoir ce vendredi 4 décembre 2020 au siège de la Conférence épiscopale du Bénin, au cours d’une conférence de presse. Pour l’Observatoire, l’intérêt du parrainage est de fournir des preuves de l’ancrage social, la bonne moralité et des aptitudes des candidats à la magistrature suprême.
Il estime que «le parrainage remplit sa fonction et montre sa pertinence dans un contexte de démocratie pluraliste où les élus, les personnalités et les citoyens habilités à parrainer des candidats, proviennent des partis de la mouvance et de l’opposition ». Par contre, «le parrainage peut devenir légitimement source de soupçons et de frustrations susceptibles d’engendrer des conflits et des violences imprévisibles lorsque les personnes appelées à parrainer les autres proviennent toutes d’un même bloc politique ». Alors, l’OCCG se demande si le Bénin va parvenir à sortir de la situation de crise politique actuelle si l’on refuse de prendre des dispositions consensuelles correctives au seul motif que les lois ont été votées et doivent être appliquées, quels que soient les dangers qui se profilent à l’horizon.
L’OCCG exhorte «le parlement et la Cour constitutionnelle à prendre les mesures requises pour une suppression du parrainage dans le contexte actuel où celui-ci soulève des problèmes qui rendent difficiles son application ainsi que l’organisation d’une élection présidentielle impartiale, transparente, crédible et pacifique ». Il compte sur le président de la République, «garant suprême de l’Etat et de la sécurité dans le pays pour que les élections à venir soient inclusives, transparentes et pacifiques ».
Consensus, équité et cohésion sociale
L’OCCG s’inquiète que le COS-LEPI n’a pas été constitué conformément aux exigences traditionnelles qui garantissaient un équilibre entre les différentes forces politiques. L’Observatoire encourage le traitement juste et équitable des dossiers de déclaration administrative de constitution d’un parti politique et de candidature aux différentes élections à tous les niveaux de la vie politique. Sur la base des enseignements des évêques, l’OCCG invite tous les citoyens, acteurs politiques et gouvernants impliqués dans l’organisation de l’élection présidentielle de 2021, à prendre conscience que «l’esprit de la Conférence nationale était celui du consensus, de la conciliation, de la tolérance, au nom de l’amour commun pour le pays à relever ; un tel esprit aura permis de toucher aux racines mêmes de nos maux et de discerner les exigences incontournables de la nouvelle édification de notre nation ».
Pour ces cadres et personnalités politiques de l’Eglise catholique, le Bénin ne peut pas faire fi des exigences incontournables de «l’esprit du consensus hérité de la Conférence nationale de février 1990, afin que les prochaines élections présidentielles soient pacifiques, réellement inclusives et démocratiques ». Concernant le nouveau code électoral, l’OCCG estime que ces exigences sont de «l’ordre de dispositions consensuelles à prendre, même moins de six mois avant ces élections, «au nom de l’amour commun du pays », de la cohésion sociale et de la paix auxquels doivent concourir les lois électorales ».
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