Les arrestations de citoyens qui ont exprimé leurs opinions s’observent depuis quelques semaines au Bénin. Et cela préoccupe les membres du parti de l’opposition, Les Démocrates. Dans une déclaration en date du jeudi 28 janvier 2021, et signé de son président Éric Houndété, le parti dénonce ces arrestations tous azimuts de citoyens et l’invasion de certaines communes par les Forces armées. Le parti qualifie les arrestations et l’état de siège de certaines communes d’«actes visant à intimider les citoyens et à créer une psychose générale dans le pays ».
La plus récente des arrestations est celle de Jean Kpoton le mercredi 13 janvier 2021 à Porto-Novo, très connu pour ses opinions critiques, pour délit de « harcèlement sur les réseaux sociaux ». Avant, il y a eu les arrestations du président de la Ligue des jeunes résistants du Bénin, Serge Christian Yededji, de Grin Léopold dont personne ne connait pour le moment, le lieu de détention et de Bienvenue Ahouanganon gardé à Agblangandan. Il y a eu aussi l’arrestation du professeur de SPCT, Kohou Edouard, interpellé à Natitingou et condamné à 24 mois de prison ferme, pour avoir relayé des publications jugées diffamatoires à l’encontre des autorités au sommet de l’Etat et de l’ex-chef de l’arrondissement de Parakou, Abdoul-Razack Amadou, placé sous mandat de dépôt pour « incitation à la rébellion ».
Le parti dénonce également des « pressions » exercées contre plusieurs autres Béninois , en l’occurrence, les militants des partis d’opposition et ceux dont les interventions sur les réseaux sociaux sont taxées d’acerbes et contrariant les opinions des hommes au pouvoir, ainsi que le déploiement depuis quelques jours, de forces mixtes composées des forces de sécurité et de défense pour militariser des villes ciblées du pays, notamment les villes de Bantè, de Savè, de Tchaourou etc. Pour les démocrates, ces actes participent à décourager toutes velléités de contestation. Le parti condamne «ces dérives militaro-policières ».
Une invite aux organisations des droits de l’homme
Le parti condamne fermement, «ces actes de terreur et de torture morale qui caractérisent les régimes dictatoriaux ». Cette formation politique met en garde le pouvoir contre toute arrestation arbitraire, toute intimidation et toute forme d’étouffement de libertés en cette période électorale. Il tient le président Talon pour responsable des déconvenues qui découleraient de ses actes. Ils exigent par la même occasion des autorités compétentes, la libération immédiate et sans condition des prisonniers d’opinion, le retrait des troupes afin de rétablir la quiétude dans les communes de Savé, Banté, Tchaourou etc.
Le parti Les Démocrates exhorte les organisations des droits de l’homme, notamment Amnesty International et Gerdess-Afrique, à se saisir de « la situation de décadence avancée des droits de la personne humaine au Bénin ». Il les exhorte par ailleurs, à se saisir des dossiers de Ferdinand Kombetti, Dr. Sounon Konde, Laurent Metongon et bien d’autres citoyens qui croupissent en silence dans les prisons.
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