Le 30 novembre 2020, le producteur de musique Michel Zecler avait été violemment tabassé par des policiers en France. Les images de la scène avaient provoqué une vague d’indignation en France et dans plusieurs pays du monde. La scène qualifiée de raciste avait pris une telle dimension que le président Emmanuel Macron avait dénoncé une « agression inacceptable » et des « images qui nous font honte ». Plusieurs de ces agents des forces de l’ordre avaient été mis en examen pour « violences volontaires par personne dépositaire de l’autorité publique », avec plusieurs circonstances aggravantes dont le racisme.
Près de deux mois après cet incident malheureux, l’association SOS Racisme a annoncé ce mardi 26 janvier, dans un communiqué avoir déposé un recours devant le tribunal administratif de Paris pour demander l’annulation de la prise en charge par l’Etat des frais de justice accordée aux policiers poursuivis pour avoir tabassé M. Zecler. L’association a qualifié cette « protection fonctionnelle » d’une « décision aberrante » du préfet de police de Paris Didier Lallement, qui envoie « un signal d’une extrême gravité. »
« Le racisme et son expression »
« Si l’État doit protéger son agent lorsque ce dernier fait l’objet de poursuites pénales pour une faute de service commise dans l’exercice de ses fonctions, cette protection ne peut pas jouer si l’agent a commis une faute personnelle », a déclaré l’association dans un communiqué et de s’interroger : « Faut-il comprendre que […] le préfet de police considère une agression raciste comme une faute de service ? » SOS Racisme considère que ce geste du préfet de police de Paris est de nature à banaliser « le racisme et son expression au sein de la police et plus généralement dans la société. »
Par ailleurs, l’association a également dénoncé le silence du ministère de l’Intérieur qui selon elle, semble cautionner cette prise en charge par l’Etat des frais de justice des policiers. « À l’heure où s’ouvre le Beauvau de la sécurité, faut-il comprendre que, une fois de plus, le ministre de l’Intérieur se comportera en chef de corporation et non pas en responsable d’une administration soumise aux règles déontologiques ? », s’est interrogé SOS Racisme.
Laisser un commentaire