Face à un Poutine tout puissant, l’Europe joue les équilibristes

Le vendredi 5 et samedi 6 février 2021, le haut-représentant de l’Union européenne pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell était à Moscou pour une mission diplomatique concernant les relations bilatérales. Cette mission est intervenue à un moment où Moscou est critiqué par les européens à cause du sort qui a été réservé à l’opposant Alexeï Navalny, qui a été arrêté puis condamné à une peine de prison à son retour au pays le 17 janvier.

Egalement, c’était à l’occasion de cette mission, au moment où Josep Borrell échangeait avec son homologue Sergueï Lavrov, qu’il a été mis au courant de l’expulsion par Moscou de trois diplomates européens, un Allemand, un Polonais et un Suédois. Cette expulsion des diplomates qui ont été accusés d’avoir participé à des rassemblements « illégaux le 23 janvier » en soutien à l’opposant, avait été également dénoncé par les européens.

« Désamorcer les crises ou les incidents »

En dépit de toute ces actions, qui n’ont pas été du goût des 27, Josep Borrell, à l’issue de sa mission, en attendant le 22 février où il rendra compte aux ministres européens des Affaires étrangères, a défendu ce samedi la poursuite et le maintien du dialogue avec Moscou. « Les canaux diplomatiques doivent rester ouverts, pas seulement pour désamorcer les crises ou les incidents, mais aussi pour avoir des échanges directs, délivrer des messages fermes et francs, d’autant plus lorsque les relations sont loin d’être satisfaisantes », a-t-il défendu dans un communiqué.

I met with Foreign Minister Lavrov today to discuss EU – Russia relations, which are at the lowest point following the poisoning & imprisonment of Mr @navalny. In an open and frank debate, I requested an impartial investigation into the attempt against his life & his freedom – 1 pic.twitter.com/9gaB3X4sfk

— Josep Borrell Fontelles (@JosepBorrellF) February 5, 2021

Une affaire exclusivement interne

Le haut-représentant de l’UE a par ailleurs affirmé que des diplomates européens s’étaient informés de la situation d’Alexeï Navalny via ses conseils. Du côté russe, les autorités mettent la pression pour que le dossier de l’opposant ne dégénère en ingérence des pays étrangers. « C’est exclusivement une affaire interne. Nous n’autoriserons personne à faire ingérence et nous n’avons pas l’intention d’écouter de telles déclarations, » avait notifié le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov lors d’un point de presse.