Le Nigéria, l’une des plus grandes économies d’Afrique, est également le pivot de la sécurité en Afrique de l’Ouest. Pourtant, depuis plus d’une décennie, le pays a du mal à faire face aux insurrections djihadistes dévastatrices et au terrorisme de Boko Haram et de l’État islamique. La victoire contre les deux groupes reste hautement hypothétique et la sécurité dans le nord-est du Nigéria s’est considérablement dégradée depuis 2017. Pour le prix Nobel de littérature nigérian, Wole Soyinka, « la manière dont le président a jusqu’à présent géré l’insécurité, suggère qu’il n’a pas une pleine compréhension de la gravité de la situation ».
Soyinka tire à boulets rouges sur Buhari
Au cours d’une interview télévisée, le Prof Wole Soyinka s’est exprimée sur la situation sécuritaire que traverse le pays. Au Nigéria avec la secte islamique ‘’Boko Haram’’, c’était un florilège d’attentats à la bombe, d’attentats-suicides, de meurtres, d’incendies de lieux de cultes et autres kidnapping. Des méfaits auxquels on pouvait associer les exactions des militants du Delta du Niger : enlèvements, viols, vols à main armée, destruction des installations pétrolières. Et ce parallèlement aux attaques menées par des bergers peuls sur certaines communautés du Nord et du Sud. Le Nigeria avait tôt fait, de ce point de vue, de se voir inclure sur la liste des pays les plus touchés par le terrorisme au monde.
Pour le Prof. Soyinka, un tel degré d’insécurité ne trouvait son essence que dans l’incapacité des autorités gouvernementales nigérianes à faire face à la situation. « Je l’ai déjà dit et je souhaite le répéter. Buhari n’apprécie pas la situation; il ne comprend pas. Je ne vois aucune preuve qu’il comprend à quel point la situation est grave » a déclaré l’auteur émérite au cours de son entretien. Avant d’ajouter : « je ne crois pas qu’il ( Buhari) soit aux commandes, car il n’est pas possible à mon avis pour un chef d’État, commandant en chef des forces armées, de dire qu’il préside une nation et que les choses en arrivent à s’envenimer de la sorte ».
Selon Soyinka, la gestion de l’insécurité est devenue une problématique nationale, une décision collective et l’heure n’était plus aux discours démagogiques sur la souveraineté nationale. Car ajoutait-il : « La souveraineté de cette nation est entre les mains des bergers assassins. La souveraineté de cette nation a déjà été prise en charge par Boko Haram, elle a été reprise par l’ISWAP, elle a été reprise par ceux qui n’ont absolument aucun respect pour ce que l’on appelle l’intégrité nationale ».
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