Après avoir déposé sa déclaration de candidature à la CENA le jeudi 4 février 2021, Daniel Edah a publié une lettre ouverte, ce mardi 9 février, adressé au président de la République Patrice Talon. Il demande la suppression du parrainage et un réajustement du calendrier électoral. Dans cette lettre, le candidat à l’élection présidentielle d’avril 2021 a fait remarquer que depuis la révision express de la constitution et le vote de la deuxième loi portant code électoral pour conforter l’exclusion malgré son invitation des députés à éviter toute modification opaque de la constitution, qu’il n’a émis jusqu’à présent aucun commentaire sur les dispositions nouvelles notamment sur celle liée au parrainage.
Il a indiqué qu’en tant que citoyen respectueux des lois et des institutions, qu’il a décidé de mettre à l’épreuve le sérieux du chef de l’Etat lorsqu’il a annoncé, il y a quelques semaines, que les élections présidentielles de 2021 vont être inclusives, festives et que chaque élu pourrait parrainer le candidat de son choix. Pour lui, cette déclaration a mis à nu un subterfuge du parrainage en ce sens qu’elle exposait que c’est Patrice Talon qui décide de qui peut être candidat ou non. Nonobstant cela, lui, Daniel Edah a décidé de tester «l’esprit républicain » des deux blocs du chef de l’Etat (Union progressiste et Bloc républicain) qui détiennent 153 des 159 parrainages disponibles. Il rappelle que seulement neuf candidats peuvent avoir le parrainage requis compte tenu du nombre de parrains disponibles. Mais, «à l’heure actuelle, dans le meilleur des cas, si rien n’est fait, il y aura au plus trois candidats du fait du parrainage que les autres candidats, y compris ceux présentés par des partis politiques, n’ont pas pu avoir ».
Des émissaires dépêchés auprès des élus
Pour avoir sollicité le parrainage, échangé des correspondances, discuté avec les deux blocs présidentiels et dépêché des émissaires auprès des élus, il conclut que «le parrainage de candidat à l’élection présidentielle de 2021 a été tout sauf un acte républicain des élus ». Pour lui, en s’accaparant 118 parrainages sur les 159 émis par la CENA au lieu des 16 nécessaires pour son dossier de candidature, Patrice Talon a manifestement confisqué le parrainage pour éviter la validation de candidatures comme la sienne (celle de Daniel Edah) et celles émanant de partis politiques non soumis au chef de l’Etat. Et donc le président de la République a «tout planifié, tout réglé pour conserver vaille que vaille le pouvoir ». Alors, il invite le chef de l’Etat d’instruire les députés «pour enlever le parrainage, réajuster le calendrier électoral et permettre à tous les candidats déjà enregistrés de prendre part à l’élection présidentielle de cette année ».
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