Le réseau panafricain et non-partisan de recherche par sondage qui produit des données fiables sur les expériences et appréciations des Africains relatives à la démocratie, à la gouvernance, et à la qualité de vie, Afrobaromètre a publié son rapport 2020 sur l’état de la corruption dans l’administration béninoise ce 10 mars 2020. Et selon les chiffres publiés le phénomène est en baisse en général. Ainsi, parmi les citoyens qui ont eu recours à certains services publics au cours de l’année 2020, moins de personnes ont trouvé « difficile » ou « très difficile » l’obtention des services dont ils avaient besoin.
Selon le rapport, «quatre Béninois sur 10 (39 %) déclarent avoir payé des pots-de-vin afin d’éviter des difficultés avec la police ». A en croire ce réseau, 61 % de la population ciblée pour l’enquête note une régression du phénomène contre 55 % en 2017. Mieux, «une partie grandissante de la population affirme que les gens ordinaires peuvent signaler la corruption sans peur ». En 2017, l’expérience de la corruption afin d’éviter des difficultés avec la police était plus fréquente parmi les pauvres (43-45 % de ceux vivant une pauvreté modérée ou élevée), les jeunes (43 % de ceux âgés de 18-35 ans), les hommes (44 %), et les habitants des milieux ruraux (43 %). En 2020, les citoyens ont eu moins de difficultés à obtenir des services dans les écoles, les hôpitaux publics et pour obtenir une pièce d’état civil comme un extrait de naissance, un permis de conduire, un passeport, une carte d’électeur, ou une autorisation officielle du gouvernement.
Moins des interviewés affirment avoir payé des pots-de-vin afin d’obtenir une pièce d’identité (15 %), des soins médicaux dans une clinique publique ou un hôpital public (11 %), ou un service dans une école publique (9 %). Dans le domaine de la santé au niveau des cliniques et des hôpitaux publics, l’expérience de la corruption était plus fréquente parmi les citoyens plus pauvres (13 % de ceux vivant une pauvreté élevée), les plus âgés (19 % de ceux de 56 ans et plus), et des universitaires (16 %). Il ressort aussi de ce rapport qu’aux yeux des Béninois, les leaders religieux et les chefs traditionnels sont moins corrompus que d’autres dirigeants et officiels, surtout les juges et magistrats, les députés et les agents des impôts. Pour rappel, la recherche de Afrobaromètre se réalise sur le terrain avec des entretiens face-à-face dans la langue du répondant avec des échantillons représentatifs à l’échelle nationale.
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