Tout comme Reckya Madougou le 3 mars 2021 à Porto-Novo, le professeur Frédéric Joël Aïvo a été interpellé cet après-midi du jeudi 15 avril 2021 sans convocation ni mandat à Abomey-Calavi. Le candidat recalé à l’élection présidentielle du dimanche 11 avril dernier a été appréhendé par un détachement de policiers cagoulés à Godomey, à son retour des cours à l’université selon nos sources. Son véhicule a été immobilisé à hauteur du virage de Togoudo.
Selon les informations reçues, les garde-du-corps du professeur et son chauffeur ont été débarqués et maitrisés après l’immobilisation du véhicule. L’un des policiers a pris le volant du véhicule du professeur Aïvo, ses agents ont embarqué dans un véhicule de la police. Ils ont été tous conduits à la Brigade économique et financière (BEF) pour audition. On apprend que jusqu’à 21 heures 30, le constitutionnaliste Aïvo est toujours sous interrogatoire tandis que ses garde-du-corps et chauffeur sont relâchés. Le film de l’interpellation de celui qui depuis quelques années a affiché son opposition au régime de Talon rappelle bien celui de l’autre opposante Reckya Madougou le 3 mars dernier pour financement de terrorisme. Elle avait été aussi arrêtée sans convocation ni mandat en pleine circulation sur la route de Cotonou à la sortie de la ville de Porto-Novo. On reproche au professeur les faits d’atteinte à l’autorité de l’Etat et appel à manifestations insurrectionnelles.
Ses proches redoutaient son arrestation
Depuis la mise aux arrêts de l‘ancienne ministre, les proches de Aïvo redoutaient déjà qu’il soit également inquiété pour les mêmes motifs. Et même Reckya Madougou l’a prédit lors du meeting de Porto-Novo à l’issue duquel elle a été arrêtée. Pour rappel, avant l’élection présidentielle de dimanche dernier, des manifestations de différentes intensités ont été enregistrés dans certaines localités du Benin pour rappeler la fin du mandat du président la nuit du 5 au 6 avril 2021. Avant le professeur Aïvo, plusieurs personnalités de l’opposition ont été interpellées, quelques jours avant le scrutin présidentiel. Dans une lettre adressée le 08 avril dernier à ses compatriotes et publiée sur sa page Facebook, le professeur de droit constitutionnel avait dénoncé «la criminalisation de l’activité politique » et «la vague d’arrestation qui frappe les opposants au président Talon ».
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