Matthew Hassan Kukah est l’actuel évêque du diocèse catholique romain de Sokoto au nord-ouest du Nigeria. Il a été ordonné le 19 décembre 1976. Il était auparavant secrétaire général de la Conférence épiscopale catholique du Nigéria et vicaire général de l’archidiocèse de Kaduna jusqu’à ce qu’il soit ordonné évêque le 8 septembre 2011. Prêtre et politologue, le prélat est régulièrement sollicité par les autorités gouvernementales en place pour de nombreuses missions de médiation et de diplomatie. Mais ce dimanche, à l’occasion de la Fête chrétienne de la Pâques, Mgr Kukah faisait un sermon qui avait très peu plu à M. Buhari.
« Des propos déplacés »
Mgr Kukah a participé à de nombreuses initiatives présidentielles telles que la Commission d’enquête sur les violations des droits de l’homme, le Comité de réforme électorale et la Conférence nationale de réforme politique. Il était également le facilitateur présidentiel qui a négocié la fin des hostilités entre la compagnie nigériane pétrolière Shell Petroleum Development Company of Nigeria et le peuple Ogoni dans la région du Delta.
Mais aussi et parce que, les qualités de médiateur du prélat avaient été selon la presse nigériane, remarquables, Mgr Kukah avait également été prié de s’associer à un comité mis en place par les gouverneurs du Nord pour ensemble examiner la crise de Boko Haram, et réfléchir aux solutions idoines à lui apporter. De ce point de vue, le prélat était donc de ceux qui au Nigéria avait une bonne connaissance du problème ‘’Boko Haram’’ et du corollaire d’insécurité que la menace terroriste avait drainé dans son sillage.
Mais ce dimanche, quand l’évêque dans son homélie pour la Fête de la résurrection du Christ avait dit que « l’insécurité, en particulier le terrorisme, avait dégénéré depuis l’arrivée au pouvoir du président Buhari en 2015 », la réaction de l’administration Buhari avait été immédiate. C’est Mallam Garba Shehu, l’assistant spécial principal chargé des médias et de la publicité qui dans un communiqué délivré à Abuja, a accusé au nom de la présidence, le religieux de faire de la politique partisane.
Selon M. Shehu, les propos du prélat étaient d’autant plus déplacés qu’ils seraient dépourvus de l’impartialité qu’exigeait la soutane qu’il arborait. « Si vous déclarez être un homme de Dieu, comme le fait le père Mathew Hassan Kukah, l’idéologie ne doit pas faire obstacle aux faits et à l’équité. (…) Il(Mgr Kukah ndlr) fait de la politique partisane en y entraînant le président. (…) Nous exhortons les citoyens bien intentionnés à continuer de soutenir les efforts en cours de l’administration pour sécuriser le pays et le faire avancer » avait ajouté en substance le communiqué de la présidence.
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