Ouïghours : des multinationales poursuivies en France

Juge - avocat

Plusieurs pays et ONG ont comparé le traitement de la minorité musulmane des Ouïghours dans la région chinoise du Xinjiang à un génocide. Par ailleurs, Pékin a toujours nié toute violation des droits de l’homme dans ce qu’il décrit comme des centres de rééducation, mais dont plusieurs pays considèrent comme des camps d’internement. Dans ces camps, les Ouïghours sont soumis à des travaux forcés selon des organisations de défense des droits de l’homme.

Face à ce traitement qui ne fait que perdurer, des ONG et une rescapée ouïghoure ont porté plainte à Paris contre quatre multinationales de l’habillement. Dans un communiqué ce vendredi 9 avril, elles accusent ces multinationales de tirer profit du travail forcé qui est imposé à la minorité. Dans cette plainte déposée par le collectif Éthique sur l’étiquette, l’association anticorruption Sherpa, l’Institut ouïghour d’Europe (IODE) et une femme ouïghoure qui a été internée à Xinjiang, les multinationales sont accusées de « recel de travail forcé et de crimes contre l’humanité ». Il s’agit notamment des sociétés Inditex, Unido, SMCP et Skechers.

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Complices des graves crimes

D’après le communiqué du collectif, la plainte a été déposé sur la base d’un rapport publié en 2020 par l’ONG australienne ASPI sur le recours au travail forcé de la minorité ouïghoure. Les associations et la rescapée demandent alors à la justice française d’enquêter sur ces quatre sociétés qui « continueraient d’y sous-traiter une partie de leur production ou de commercialiser des biens utilisant du coton produit dans la région, se rendant complices des graves crimes qui y sont perpétrés ».

La première d’une série de plainte

Pour les plaignant, ces quatre sociétés commercialisent des vêtements ou de chaussures qui sont fabriqués en totalité, ou en partie, dans des usines où les Ouïghours sont soumis au travail forcé. Pour elles, les multinationales impliquées dans la plainte, n’ont pas déployé assez d’efforts pour s’assurer que leurs sous-traitants ne font pas l’objet de persécutions. D’après le communiqué, la plainte déposée à France « est la première d’une série qui se déploiera dans les prochains mois dans d’autres pays européens ».

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