L’Afrique a appris avec stupéfaction, ce mardi 20 avril 2021, le décès du président de la République de Tchad, Idriss Déby Itno. Le maréchal a succombé aux blessures lors de sa dernière bataille contre des colonnes de rebelles qui sont entrées sur le territoire tchadien depuis le 11 avril, en provenance de la Lybie. Jeune Afrique (JA) a reconstitué la dernière bataille du maréchal Idriss Déby Itno, nouvellement réélu président du Tchad pour un sixième mandat.
Selon JA, le samedi 17 avril à la tombée de la nuit, les derniers renseignements (français et tchadiens) en possession du maréchal Idriss Déby Itno font état de ce que les rebelles du Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (FACT) ont fait une percée dans le Kanem et sont au nord de la ville de Mao, à quelque 300 kilomètres de la capitale. Alors, il envoie des renforts qui vont se retrouver face à des insurgés «bien armés » et disposant «d’un matériel en partie russe amassé en Libye ». Comme à son habitude, le maréchal prend la décision d’aller lui-même au front comme en 2020 sur les rives du lac Tchad, pour galvaniser ses troupes.
A bord d’un véhicule blindé, il se met en route aux environs de 22 heures vers la zone de Mao, où l’attend son armée qui a établi son camp à quelques dizaines de kilomètres de la ville. Il est accompagné de «son aide de camp Khoudar Mahamat Acyl, frère de la première dame Hinda Déby Itno ». A en croire JA, son fils Mahamat Idriss Déby (dit Kaka) l’attend sur place, tandis que les généraux Taher Erda et Mahamat Charfadine Abdelkerim font la route de leur côté. Il effectue un arrêt, dans la nuit, «pour faire le point avec certains hauts gradés du front ». Il va reprendre son voyage et arrive au petit matin à «sur le théâtre des opérations, dans les environs de Nokou, à quarante kilomètres au nord-est de Mao ».
L’ultime bataille
L’armée tchadienne a commencé par prendre le dessus. Malgré la mise en déroute d’une colonne de rebelles par des troupes menées par Mahamat Idriss Déby, une autre a réussi à les contourner. Les rebelles vont engager des manœuvres et font craindre un reversement de la situation. C’est alors que d’ans l’après-midi, Idris Déby Itno tente de faire pencher la balance. «Il monte dans un véhicule et ordonne à son conducteur de l’emmener sur le front. Sa garde rapprochée lui emboîte le pas, autant pour le protéger que pour combattre les rebelles. », raconte JA. Ce cortège présidentiel rencontre une colonne des rescapés du FACT. Et c’est là que le maréchal Idriss Déby Itno va se blesser dans la manœuvre. Il est atteint par une balle dans la poitrine, qui aurait touché le rein. Il est évacué aussitôt vers l’arrière, tandis que les troupes menées par Mahamat Idriss Déby poursuivent l’offensive jusqu’à briser l’avancée des rebelles.
Le retard de l’hélicoptère médicalisé
D’après le journal panafricain, la blessure d’Idriss Déby Itno est grave et le pronostic vital est engagé. Un hélicoptère médicalisé est aussitôt demandé à N’Djamena. Mais, le maréchal a succombé à ses blessures avant l’arrivée de l’appareil. C’est donc le corps du président que l’appareil va ramener à N’Djamena. La dépouille est débarquée à la présidence et le secret est gardé par un cercle très restreint de la famille du chef de l’État. C’est le 19 avril en fin d’après-midi que la rumeur a commencé à courir dans les familles les mieux informées. Pendant ce temps, les discussions étaient déjà en cours au sujet de la transition avec le retour à N’Djamena de Mahamat Idriss Déby. Un consensus va être trouvé «autour de la création d’un conseil militaire de transition, dirigé par le fils du président et composé des principaux pontes de l’armée ». N’étant pas informé de la mort du président, la Commission électorale nationale indépendante va annoncer la victoire d’Idriss Déby Itno au premier tour de la présidentielle du 11 avril, avec 79,32 % des voix autour de 21 heures.
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