Face aux manifestations de protestation contre la prorogation du mandat de l’actuel président de la République et les violences engendrées, les secrétaires généraux de la CGTB, de l’UNSTB, de la CSTD, de la CSPIB et de la CSUB se sont réunis ce vendredi 9 avril 2021 à la bourse du travail à Cotonou pour analyser la situation socio-politique nationale. Ils réclament l’arrêt immédiat du déploiement des forces armées et le recours au dialogue.
Au cours de cette réunion, les secrétaires généraux ont fait le constat que pour la deuxième fois en moins de deux ans, le Bénin est à nouveau confronté à une crise politique majeure. Cette crise intervient dans un contexte politique très tendu entre la mouvance et l’opposition et tire sa source des reformes politiques mises en œuvres ces cinq dernières années. Ils ont constaté que la crise latente depuis un moment est entrée dans sa phase active par des manifestations notées dans plusieurs régions du pays depuis la nuit du 5 avril 2021. Et face aux manifestations, le gouvernement a déployé des forces armées dans les régions les plus touchées notamment certaines communes du département des collines et de la région septentrionale du pays. Plus grave, des propos régionalistes, attentatoires à l’unité nationale et à la cohésion entre les fils et filles du Bénin refont surface.
Arrêt immédiat du déploiement des forces armées
Alors, ils condamnent les violences et les actes de vandalisme enregistrés dans certaines localités et appellent les forces armées à rester professionnelles et dans leur rôle de protection de la population et non de bourreaux de celle-ci. Les secrétaires généraux «expriment leur déception par rapport à la classe politique et lui rappellent que le peuple béninois est un et indivisible ». Pour eux, aucun enjeu politique ou électoral, ne doit engendrer les escalades et dérives qui mettent à mal notre devise et voue aux gémonies le vivre ensemble. C’est pourquoi, ils exigent «l’arrêt immédiat du déploiement des forces armées aux fins de mater les paisibles populations » et «le recours sans délai au dialogue et à l’espit de la conférence nationale de 1990 ». Ils demandent «l’adoption en urgence, en tout cas avant le 11 avril 2021, d’un agenda consensuel de reconstruction de notre vivre ensemble et de relance du processus démocratique ». Ils expriment la compassion de la classe ouvrière aux familles des victimes et invitent le peuple au calme.
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