Angélique Kidjo, la diva de la musique béninoise sort un nouvel album intitulé « Mother Nature », le 18 juin prochain. Un opus produit par la maison de disque Universal. Elle a été reçue dans l’émission « En Sol Majeur« , diffusée sur Radio France Internationale le 30 mai 2021. Angélique Kidjo parle de l’album mais aussi de plusieurs autres sujets comme l’esclavage et la commémoration du centenaire de la Première Guerre Mondiale en novembre 2018 à Paris. « Mother Nature », c’est une lettre d’amour que j’écris à la terre. J’ai profité de mon confinement pour faire un album avec le moins d’empreinte carbone possible et d’inviter les jeunes dans leur quotidien à parler des sujets… » dit-elle de son nouvel opus.
» Le fonds qui a permis au capitalisme des pays occidentaux d’exister c’est le travail des noirs pendant 400 ans qui n’a pas été payé »
Au sujet de l’esclavage, elle estime que « le fonds qui a permis au capitalisme des pays occidentaux d’exister c’est le travail des noirs pendant 400 ans qui n’a pas été payé ». Elle rassure tout de suite, qu’elle ne demande pas du tout de réparation mais « qu’on soit en mesure de parler et qu’on sache vraiment la responsabilité des uns et des autres ». Pour la chanteuse béninoise, le « noir est toujours perçu au 21ème siècle comme un descendant d’esclave, comme tout sauf un être humain digne de ce nom ». Une réalité qu’elle dénonce bien évidemment.
La diva a par ailleurs réagi sur l’intervention de Christiane Taubira à l’occasion de 20 ans de la loi qui reconnaît l’esclavage comme un crime contre l’humanité en France. L’ancienne ministre française de la justice qui a donné son nom à ce texte pour l’avoir porté, évoquait les conditions d’un oubli partiel de la traite négrière. Angélique Kidjo dit ne pas être contre l’oubli ni le pardon, mais cela « n’est possible que s’il y a du respect des deux côtés. L’acceptation de l’autre comme un être humain qui a les mêmes droits que les autres. S’il y a un système qui punit toute discrimination ».
Poutine, Erdogan, Netanyahou et Trump étaient « dans une posture de dédain et de mépris »
L’autre sujet évoqué avec l’ambassadrice de bonne volonté de l’Unicef, c’est sa prestation devant les chefs d’Etat en novembre 2018 à l’occasion de la commémoration du centenaire de la Première Guerre Mondiale. Elle dit avoir accepté l’invitation du ministère français de la défense parce qu’il est indispensable que ces commémorations nous rappellent que nos envies d’aller vers les guerres ne sont pas bonnes et que tous ceux qui ont versé leur sang pendant la Grande guerre doivent être célébrés. La chanteuse béninoise dit n’avoir trouvé aucun respect pour ces soldats morts dans la posture de la plupart des présidents qui assistaient à la cérémonie.
Selon elle, des chefs d’Etat comme Poutine, Erdogan, Netanyahou et Trump étaient « dans une posture de dédain et de mépris ». « Leur langage corporel est tellement fort donc quelque part, c’est cracher sur des gens qui sont venus mourir pour que eux ils soient là aujourd’hui et pour moi, c’est intolérable » a laissé entendre l’interprète de « Wombo Lombo ».
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