La fondation Friedrich Ebert Stiftung (FES) a organisé, ce jeudi 10 juin 2021 à son siège à Cotonou, un débat politique sur la décrispation de l’atmosphère politique au Bénin. Sous la direction du journaliste Georges Amlon qui a reçu comme panéliste, le conseiller spécial du président de la République et membre de l’Union Progressiste, Lazard Sèhouéto pour la mouvance, Eugène Azatassou, membre du parti ‘’Les Démocrates’’, représentant l’opposition, Joël Atayi Gbèdègbé et Ralmeg Gandaho, tous deux de la société civile.
Faire la promotion du dialogue entre les différents acteurs de la société béninoise pour une meilleure gouvernance démocratique. Telle est la mission de la fondation Friedrich Ebert Stiftung (FES). C’est fidèle à cette mission qu’elle a réuni les acteurs de la société béninoise autour d’un débat contradictoire en vue de la décrispation de l’atmosphère politique après la présidentielle du 11 avril 2021. C’est le représentant résident de la fondation FES, Dr Hans-Joachim PREUSS qui a planté le décor après ces mots de bienvenu à l’assistance. Il a indiqué que le Bénin est sorti d’une élection présidentielle avec des séquelles et a expliqué l’importance d’un débat franc et sincère entre les acteurs.
Positions tranchées entre acteurs politiques
Au cours de cette soirée, le débat a été fait avec des positions tranchées au niveau des deux hommes politiques invités. Quant aux deux membres de la société civile, ils sont restés impartiaux dans leurs analyses. Répondant à une question relative au bilan de l’élection présidentielle du 11 avril 2021, Lazard Sèhouéto a d’abord parlé de la réforme politique de 2018 qui a accouché les élections législatives de 2019, celles communales de 2020 et la présidentielle de 2021. Sans se cacher, il a reconnu les violences qui ont émaillé la présidentielle. Mais, il a condamné l’opposition radicale, responsable selon lui de ces actes. Cela dit, il estime que le plus important, c’est que le « pays est debout et bien tenu » après l’élection.
Pour sa part, le représentant du parti « Les Démocrates », Eugène Azatassou a rappelé les actes de la politique d’exclusion orchestrés par le régime de la rupture. Pour lui, ces exclusions sont à l’origine des violences observées. Toutefois, il se démarque des auteurs de ses actes de violence. Les deux acteurs de la sociétés civiles ont aussi condamné les violences qui ont cours depuis ces dernières années lors des élections. Ils ont fait allusion aux textes de loi qu’ils estiment inappropriés. Joël Atayi-Guèdègbé relève que « les élections étaient jouées à l’avance à cause de la mise en œuvre des réformes politiques ».
La nécessité d’une assise nationale
A l’unanimité, les panélistes ont souhaité le dialogue comme moyen afin que les élections se passent sans violence. Néanmoins, le conseil spécial du chef de l’Etat a précisé que l’opposition radicale joue à l’enfantillage. Mais, il a réaffirmé la volonté du chef de l’Etat à écouter et changer avec tout le monde. Eugène Azatassou exige avant tout dialogue, la détente de l’atmosphère qui passe par la libération des ‘’prisonniers politiques et des exilés politique’’. Il reste toutefois méfiant quant à la forme du dialogue et à la procédure. Ralmeg Gandaho, comme Joël Atayi-Guèdègbé de la société civile reste ouvert à accompagner le dialogue et a invité le chef de l’Etat à prendre l’initiative. Entre les panélistes et les invités, tout le monde est d’accord sur le principe d’une assise nationale dans un langage de vérité de sincérité afin de redorer le blason de la démocratie béninoise.
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