Dans une publication sur sa page Facebook, Boni Yayi appelle à l’accélération de la vaccination contre la Covid-19 dans le monde. « Je salue le leadership des dirigeants mondiaux. Je leur lance un SOS pour accélérer la vaccination des 7 milliards d’âmes pour éviter un naufrage » écrit l’ex numéro 1 béninois. Il estime que l’humanité a besoin de près de 14 milliards de doses de vaccins. Certes, les Etats-Unis proposent de mettre à disposition du programme Covax, 80 millions de doses. C’est un geste salutaire mais c’est un début compte tenu de l’immensité des besoins fait savoir Boni Yayi.
L’ex chef d’Etat reconnaît aussi les contributions en cours des autres partenaires comme l’Europe, la Russie, la Chine, le secteur privé et la société civile. Mais toujours est-il que les attentes sont plus grandes. Boni Yayi propose pour cela , « la convocation sans délai d’une Assemblée générale extraordinaire des Nations Unies car il s’agit d’une urgence sanitaire mondiale , même si le prochain sommet du G7 se propose d’en discuter ».
« Nos institutions doivent être au service de la vie »
Les défis à relever sont nombreux selon l’ancien président. Il faut notamment veiller au transfert équilibré ou la distribution judicieuse des productions pour une répartition optimale des vaccins entre les pays pauvres afin d’éviter de les mettre sous influence des pays producteurs de vaccins, mettre en place une politique d’incitation pour la sous-traitance de la production massive des vaccins par la promotion des usines sur tous les continents et reconnaître les vaccins comme relevant du domaine public avec le transfert du savoir faire technologique.
« Les précautions devraient être prises pour rassurer les laboratoires détenteurs du savoir faire technologique afin de poursuivre toutes leurs autres recherches scientifiques en toute quiétude. Il s’agit d’un dossier hautement politique d’où la présence des dirigeants de ces laboratoires à cette session extraordinaire de l’Assemblée générale’ explique Boni Yayi. Il plaide également pour la mise à contribution de tous les moyens financiers publics comme privés avec un rôle essentiel des Banques Centrales des puissances économiques et financières des monnaies de réserve internationale parce que « nos institutions doivent être au service de la vie ».
« Le COVID est une arme de destruction massive sans frontières »
Boni Yayi exprime par ailleurs ses craintes par rapport au projet de nouvelles émissions de DTS du FMI de l’ordre de 650 milliards dont 33 milliards pour l’Afrique. D’après l’ancien président de l’Union Africaine, les pays occidentaux doivent céder leurs parts à titre gracieux aux pays pauvres dont l’Afrique. L’ambition du président français de porter ce montant des DTS a 100 milliards doit être amplifiée, estime Boni Yayi. Il demande également l’annulation de la dette extérieure africaine et la mise en place d’une nouvelle technologie financière pour une meilleure gestion de la dette intérieure.
« Le monde est un village planétaire que nous ne pouvons laisser chavirer si des mesures très fortes et solidaires ne sont prises. Le temps joue contre l’humanité pour tenir compte de la ténacité de ce virus enclin à des mutations perpétuelles plus mortelles. Personne ne doit être laissé sur le quai de la pauvreté et des crises pandémiques ». La prise en compte des pays pauvres constitue une garantie de sécurité de l’autre partie de l’humanité car le COVID est une arme de destruction massive sans frontières, estime Boni Yayi.
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