Le Professeur Ludovic Hennebel, avocat international, expert des droits de l’homme est intervenu sur la télévision SIKKA TV, ce mardi 29 juin 2021. Il est revenu sur le dossier Joël Aïvo qui selon lui, n’a pas évolué depuis l’arrestation de l’universitaire le 15 avril 2021. Il estime que son client, Joël Aïvo n’a pas été dûment informé des accusations portées contre lui dans le plus court délai, comme l’exige le droit international et les droits de l’homme.
Dans le cadre du dossier du professeur Joël Aïvo, une audience est prévue le 15 juillet 2021 devant la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET). Cette audience doit faire évoluer le dossier. Mais, à deux semaines de l’ouverture de l’audience, l’avocat du détenu, Maitre Ludovic Hennebel informe qu’il n’a toujours pas accès au dossier, «ce qui est évidemment très problématique en vue de la préparation de la défense ». Pour lui, jusque-là, la justice n’a pas été impartiale. « S’il (Joël Aïvo) avait pu être traduit devant un juge indépendant et impartial où il aurait dû être entendu personnellement, ce juge aurait pu étudier la régularité de la détention de Joël Aïvo et exiger sa libération immédiate à défaut de dossier, de charges et de preuves sérieuses », assure l’avocat.
A l’en croire, le juge béninois, comme dans toutes les démocraties du monde, a un rôle central de garant des droits de l’homme à jouer. C’est pourquoi, «je formule le vœu que ce rôle soit pleinement joué par l’ensemble des acteurs de la justice béninoise qui sont invités à se prononcer sur ce dossier ». Le Professeur Ludovic Hennebel est convaincu que si c’est le cas, son client Aïvo sera libéré très vite. Sur la stratégie de la défense, il indique qu’elle consiste « à ramener le débat systématiquement sur le terrain du droit et à rompre avec cette dynamique d’arbitraire qui marque le dossier (de Joël Aïvo) ». Il veut que les droits fondamentaux et toutes les garanties d’un procès équitable soient respectés dans le cadre de ce dossier.
De la crédibilité de la CRIET
Maître Ludovic Hennebel dit attendre le 15 juillet prochain pour voir « si la CRIET est un organe capable de rendre et de faire justice en respectant les règles du procès équitable, en vérifiant si la CRIET respecte ou non la présomption d’innocence, les règles du procès équitable ». Car, pour lui, la détention de Joël Aïvo est une détention hautement problématique au sens de la conscience juridique universelle. «Elle est intolérable du point de vue de l’état de droit », estime l’avocat. Et à l’arbitraire de sa détention s’ajoute la cruauté des conditions dans lesquelles il est détenu. Il rappelle que la communauté internationale observe le Bénin et attend des réactions courageuses et respectueuses des droits humains de la part des autorités béninoises, principalement celles de l’exécutif et du judiciaire.
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