L’alternance démocratique est en difficulté dans plusieurs pays de la sous-région ouest-africaine. Ce qui déplait aux organisations de la société civile de cet espace économique. Ils sont 150 délégués de ces organisations citoyennes à se donner rendez-vous à Cotonou la semaine écoulée pour dire haut et fort leur opposition au virus du 3ème mandat qui circule dans la Cédéao et appeler au respect de l’alternance politique. C’était au cours du 2 è sommet citoyen ouest-africain sur la bonne gouvernance, l’alternance et la démocratie organisé par les Universités Sociales du Togo, le Centre de recherches sur l’Etat de droit en Afrique (CREA) et la Coalition Tournons la Page.
» Il faut que la Cédéao se fasse violence en imposant cette exigence… »
Le rencontre qui a connu la participation du président Patrice Talon samedi dernier, s’est achevé hier dimanche 11 juillet. Et la déclaration lue à la fin des travaux demande donc dans tous les pays de la Cedeao, le respect du protocole de l’organisation sous-régionale, qui interdit un troisième mandat présidentiel. « Il faut que la Cedeao se fasse violence en imposant cette exigence à tous les chefs d’Etat de la sous-région » exhorte au micro d’RFI, le président de l’ong Tournons la Page, Marc ONA. De toutes les façons, le numéro 1 béninois a déjà déclaré samedi dernier qu’il ne ferait pas un troisième mandat. C’est après avoir reçu des mains du Professeur David Dossey, coordinateur des Universités sociales du Togo, le témoin symbolique de limitation à deux mandats dans l’espace Cedeao.
« Je mesure la portée du relais et devant vous combien je vais m’engager , vous prendre à témoin pour passer ce relais, le troisième dimanche de mai 2026, à celui qui aura la confiance du peuple béninois » a-t-il déclaré. Si Patrice Talon a donné sa parole, ce n’est pas encore le cas des autres chefs d’Etat de la sous-région. Les organisations de la société civile de la Cedeao annonce une campagne de sensibilisation sur la limitation à deux des mandats présidentiels dans l’espace économique. On peut déjà dire que certains pays comme la Côte d’Ivoire, le Togo et la Guinée, se sont illustrés comme de mauvais élèves. En effet, leurs présidents ont depuis brigué un 3ème mandat.
Elle se « contente d’annoncer à chaque fois son satisfecit«
Au cours de ce sommet, le Professeur David Dosseh a dénoncé les processus électoraux viciés dans l’espace Cédéao et s’inquiète de l’apathie de l’organisation sous régionale. A l’en croire, la Cédéao se « contente d’annoncer à chaque fois son satisfecit » . C’est du moins ce qu’a déclaré l’universitaire au micro de RFI. Il souhaite que l’organisation ouest-africaine « fasse les choses autrement ». Des élections arrivent prochainement dans d’autres pays de la Cedeao et les acteurs du sommet de Cotonou espèrent que leur déclaration à la fin des travaux sera prise en compte. Celle de faire de la limitation à deux mandats « un critère intangible ».
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