C’est un constat. Au Bénin, l’opposition devient de plus en plus inaudible. On est loin des déclarations quasi-quotidiennes des responsables de partis hostiles au régime lors des législatives de 2019 et des communales de 2020. Cet état de choses est imputable à la peur qui règne désormais dans le pays selon le politologue Expédit Ologou. « La situation s’est dégradée et la peur de s’exprimer et de se retrouver en prison n’a jamais été aussi forte » affirme l’ancien directeur des médias.
Il faut reconnaitre qu’on a assisté cette année à l’arrestation de plusieurs opposants politiques. Les plus connus sont Joël Aivo, accusé d’atteinte à la sûreté de l’Etat et blanchiment de capitaux et Reckya Madougou, accusée de terrorisme. Les deux ont d’ailleurs été candidats à la présidentielle du 11 avril dernier. Des candidatures rejetées par la Commission électorale nationale autonome (Céna) pour défaut de parrainages.
On devient chèvre à force de chercher des signes de décrispation
Le 23 mai dernier lors de sa prestation de serment à Porto-Novo pour un second mandat, Patrice Talon avait appelé à l’unité, invitant les acteurs politiques à taire les querelles pour affronter les défis de développement qui s’imposent au pays. Beaucoup avaient pensé que le chef de l’Etat était maintenant dans une logique de décrispation de l’atmosphère politique , mais on devient chèvre à force de chercher les signes de cette décrispation. « On ne sent pas les prémices d’un dialogue politique » dira Expédit Ologou.
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