TikTok : les danseurs noirs en grève pour le « vol » de leurs concepts

C’est maintenant un schéma récurrent sur la plateforme en ligne de vidéo TikTok. À peine une nouvelle chanson est-elle sortie, qu’en quelques heures, un utilisateur  noir ou afro-américain de TikTok d’inventer une danse très populaire pour l’accompagner. Très rapidement la danse devient virale, avec les clips partagés ne donnant souvent aucun crédit, ni ne célébrité ni financièrement au créateur noir de la danse. Les créateurs noirs révoltés ont décidé de suspendre leur contribution en signe de protestations.

Pas de pas de danse pour Megan Thee Stallion…

Lorsque la nouvelle chanson de la rappeuse Megan Thee Stallion, « Thot Shit« , est sortie vers la mi-juin, la plupart pensaient que ce n’était qu’une question de temps avant qu’une nouvelle danse n’apparaisse sur TikTok. Mais pour « Thot Shit« , aucune une « danse signature » véritable n’est jamais venue. On peut voir en ligne quelques internautes, pour la grande majorité des blancs, tenter de se déhancher sur les instructions de pas de danse de la chanson, mais le résultat peu harmonieux, n’engageait pas à leur emboiter le pas.

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Au lieu de cela, les créateurs noirs dont proviennent souvent ces danses, ont annoncé faire la « grève », parce que leur travail était exploité par des influenceurs blancs généralement, sans respect pour la propriété. « Ce n’est pas la première fois que cela se produit, et je ne veux pas que cela continue », a déclaré à la presse une jeune créatrice noire du Texas, Mya Johnson. « Je pense qu’il est très important pour nous d’obtenir notre crédit parce que nous sommes de très bons créateurs qui sont très négligés dans ce que nous faisons ». 

Dans une vidéo TikTok du 18 juin, Erick Louis, un créateur noir de contenu et danseur de 21 ans à Orlando, en Floride, fait mine de vouloir rebondir  sur le dernier single de Megan Thee Stallion, mais en lieu et place d’une chorégraphie fait apparaitre à l’écran « Cette application ne serait rien sans les Noirs ».

Les préoccupations des créateurs noirs vont au-delà de la simple obtention de crédits de danse ou de plusieurs offres de marque. « Nous sommes exploités, et c’est le problème central que les Noirs ont toujours eu en termes de travail », a également confié Erick Louis  à la presse. « Ces milliers de likes, cela devrait se traduire par quelque chose. Comment obtenir sinon argent (…)  pouvoir et (…) compensation appropriée que nous méritons ? ». Pour de nombreux créateurs de contenu noirs l’espoir est que la grève pourra ouvrir une conversation sur l’équité et le paiement.

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