Quelques jours seulement après la désignation du juge d’instruction Mathieu Chanlatte pour mener l’enquête sur le meurtre du président haïtien Jovenel Moïse, ce dernier a déjà renoncé à la mission. Par le canal d’une lettre que ce dernier a déposée au tribunal de première instance de Port-au-Prince, il faisait notamment remarquer qu’il renvoyait le dossier au doyen du tribunal. Il a évoqué en effet raisons de convenances personnelles pour justifier son acte.
« Nous nous déportons dudit dossier »
«Nous nous déportons dudit dossier pour des raisons de convenances personnelles et ordonnons son retour au doyen de ce tribunal», a laissé lire le juge dans son document. Le doyen du tribunal de Port-au-Prince avait à l’annonce du choix qui avait été porté sur le juge d’instruction Mathieu Chanlatte indiqué qu’il bénéficierait de tous les moyens nécessaires pour accomplir cette mission.
Comme moyens, le doyen avait demandé de renforcer la sécurité du juge et de sécuriser également les différents dossiers de l’affaire. Le ministère haïtien de la Justice avait également assuré qu’il mettrait tous ces différents moyens à la disposition du juge afin qu’il mène à bien la mission qui lui a été assignée. Rien n’aurait tout de même bougé dans ces différents engagements qui ont été pris.
« Les gangs armés sont dans le voisinage »
Selon les confidences qui ont été faites par le juge Jean Wilner Morin, président de l’Association nationale des magistrats haïtiens à un média international, aucun moyen n’aurait été mis à la disposition du juge d’instruction Mathieu Chanlatte. «Les gangs armés sont dans le voisinage immédiat du tribunal de première instance de Port-au-Prince donc c’est très difficile pour un magistrat, quel qu’il soit, de mener à bien ce dossier», a-t-il fait savoir.
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