La junte guinéenne a déclaré vendredi qu’elle ne céderait pas aux pressions de la CEDEAO pour autoriser la libération du président Alpha Condé, détenu depuis son renversement le 5 septembre. Vendredi, le président ivoirien Alassane Ouattara et le président ghanéen Nana Akufo-Addo ont effectué une visite d’une journée à Conakry pour demander au chef de la junte, Mamady Doumbouya, commandant des forces spéciales et ancien légionnaire français, la libération de Condé.
D’après un haut responsable de la CEDEAO, Ouattara espérait quitter la Guinée avec Condé. « L’ancien président est et reste en Guinée. Nous ne céderons à aucune pression », a déclaré la junte dans un communiqué lu à la télévision d’Etat. Ouattara et Akufo-Addo, représentant les 15 membres de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), ont tenu une réunion séparée avec Condé au palais Mohamed VI à Conakry, mais ont quitté le pays vendredi soir les mains vides.
Trouver le meilleur moyen d’avancer ensemble
« J’ai rencontré mon frère Alpha Condé, qui va bien. Nous resterons en contact », a déclaré Ouattara à Radio-Télévision Guinéenne (RTG) à l’aéroport de Conakry avant de partir. « Nous avons eu une rencontre très franche et fraternelle avec Doumbouya et ses collaborateurs. Je pense que la CEDEAO et la Guinée vont trouver le meilleur moyen d’avancer ensemble » a déclaré pour sa part Akufo-Addo à RTG.
Des sanctions sans effet
La CEDEAO a exigé un retour à l’ordre constitutionnel depuis que l’unité des forces spéciales a pris le contrôle du palais présidentiel, détenu Condé et s’est déclaré responsable. Jeudi, la CEDEAO avait décidé de geler les avoirs financiers de la junte et de leurs proches et de leur interdire de voyager. Toutefois, la junte en Guinée a déclaré aux émissaires de la CEDEAO qu’elle n’était pas préoccupée par les nouvelles sanctions pour céder à une pression sur une transition rapide vers un régime constitutionnel. « En tant que soldats, leur (la junte) travail est en Guinée et qu’il n’y a rien à geler dans leurs comptes », a déclaré le porte-parole de la junte, Amara Camara.
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