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Le Bénin ne vient pas de légaliser l’avortement (porte-parole du Parlement)

Au Bénin, le vote des nouvelles dispositions légales pour l’avortement continue de faire jaser. Le porte-parole du Parlement est récemment monté au créneau pour démentir certaines informations qui circulent dans les médias. La première, selon James William Gbaguidi, c’est la légalisation de la pratique de l’avortement par l’Assemblée nationale. Pour Monsieur le porte-parole, il s’agit « d’une contre-vérité ». « La loi n° 2003-04 du 03 mars 2003, relative à la santé sexuelle et la reproduction prévoit depuis 2003 justement un certain nombre de circonstances dans lesquelles la femme est autorisée à interrompre une grossesse en cours » informe-t-il.

 » Les convictions sociologiques et religieuses les plus fortes se sont exprimées « 

En effet, cette loi autorisait déjà l’Ivg mais dans des circonstances très strictes, notamment en cas de grossesses à risque et de grossesses issues des cas de viol… Les nouvelles dispositions votées par le parlement élargissent maintenant ces circonstances, avoue M Gbaguidi, qui soutient cependant qu’elles n’ont pas été instituées. « En termes simples, le Bénin ne vient pas de légaliser la pratique de l’avortement, NON » réfute-t-il fermement. James William Gbaguidi est ensuite revenu sur les circonstances précises de l’examen et du vote du texte. Le porte-parole du Parlement, informe que les débats à cette occasion ont été passionnés, parfois même vifs. Les convictions sociologiques et religieuses les plus fortes se sont exprimées.

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 » Lorsque le groupe prend une position, celle-ci s’impose à tout le monde « 

A l’arrivée, la loi a été votée, mais M Gbaguidi, invite l’opinion à comprendre le fonctionnement de l’Assemblée nationale qui obéit à des règles. « Les députés sont organisés en réseaux et en groupes parlementaires. Avant les votes de lois majeures, les députés se concertent soit avant l’ouverture de la séance, ou sollicitent une suspension pour essayer d’avoir une position commune. Lorsque le groupe prend une position, celle-ci s’impose à tout le monde sans égard à la qualité de chacun des députés et sans considération de leurs convictions personnelles déclarées ou non » a-t-il expliqué.

Le porte parole, fait remarquer que le président du parlement a demandé la position de chaque groupe parlementaire avant de passer au vote. C’est ainsi que fonctionne l’Assemblée nationale, selon lui. James William Gbaguidi bat donc en brèche les informations tendant à faire croire que les députés « auraient subi des pressions afin de se plier à des injonctions venues d’ailleurs ».

Des balivernes

De plus, personne n’a été acheté à coups d’argent, assure-t-il, traitant ces informations de balivernes. Chaque député qui a voté ce projet de loi , l’ a fait en pensant à son intérêt pour la société, en particulier pour les femmes béninoises, en se laissant convaincre « qu’il valait encore mieux cette loi que de continuer à laisser des femmes enceintes confrontées à certaines situations de détresse, se livrer à la pratique des avortements clandestins à risque ».

6 réponses

  1. Avatar de SuperLatif
    SuperLatif

    “Trop pauvre pour assumer une grossesse”. Ouverture a tous les abus. Dans un pays comme le Benin; qui n’est pas pauvre? Le pays meme est pauvre.

  2. Avatar de (@_@)
    (@_@)

    – Pour les femmes mineures et majeures victimes de violences,
    – Pour celles dont la vie ou la santé sont en danger,
    – Pour les femmes trop pauvres et/ou trop jeunes pour assumer une grossesse ou un enfant
    – Pour les nouveau-nés abandonnés devant les portes de maisons, sur des tas de poubelles ou dans des fosses septiques au Bénin,

    Je dis que cette réforme est courageuse et était nécessaire.

    \\\\ ///
    (@_@)

    1. Avatar de Sonagnon
      Sonagnon

      Il y a d’autres solutions raisonnables pour tous ces maux.
      Proposer l’avortement sans autre solution alternative n’est pas humain.

  3. Avatar de Tchité
    Tchité

    Qui a élu tous ces sois disant député à ce parlement ?

    « Lorsque le groupe prend une position, celle-ci s’impose à tout le monde sans égard à la qualité de chacun des députés et sans considération de leurs convictions personnelles déclarées ou non » a-t-il expliqué. »

  4. Avatar de sonagnon
    sonagnon

    Le premier problème, le peuple béninois dans son ensemble ne se reconnaît pas à travers ces députés issus d’une législative exclusive. L’oublier et confier des réformes sociétales majeures à ces hommes qui n’ont aucune légitimité est une injure au peuple souverain qui l’exprime très clairement.

    Je ne crois pas du tout que ceux-là qui se prennent pour des parlementaires tiennent vraiment compte de la sociologie béninoise, et surtout des convictions religieuses fortes encrées de la société.

    Oui, il y a des avortements clandestins qui posent problème, moi je l’admets, et on ne peut pas dire que les arguments avancées pour voter cette loi, ne peuvent pas interpeller la conscience de tout décideur.

    Mais il y a des limites à ne pas franchir dans une société qui se respecte.
    Moi, je propose au gouvernement de demander une seconde lecture de la loi, pour revoir certaines formulations. Et surtout se limiter à l’autorisation de l’avortement thérapeutique.
    L’avortement de confort ne passe pas dans notre société.

    On peut renforcer l’éducation sexuelle à tous les niveaux ; faciliter les mesures préventives, intégrer les pilules du lendemain dans l’éducation sexuelle et les rendre à bon marché plutôt que de faciliter l’avortement de confort, et surtout laisser la seule femme prendre une telle décision, car elle n’est pas seule à se mettre enceinte.

    1. Avatar de Sonagnon
      Sonagnon

      Lire les arguments avancés

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