Le président turc Recep Tayyip Erdogan a annoncé samedi avoir ordonné à son ministre des Affaires étrangères d’expulser au plus vite 10 ambassadeurs de pays occidentaux, dont ceux de la France et des États-Unis, après que ceux-ci aient appelé à la « libération urgente » d’un philanthrope turc. « J’ai ordonné à notre ministre des Affaires étrangères de déclarer au plus vite ces dix ambassadeurs persona non grata », a affirmé le chef de l’État lors d’un déplacement dans le centre de la Turquie. Il n’a toutefois pas précisé la date à laquelle les diplomates devront quitter le pays.
Les ambassadeurs « doivent connaître et comprendre la Turquie », a poursuivi Erdogan en les accusant « d’indécence ». « Ils devront quitter » le pays « s’ils ne le connaissent plus », a-t-il ajouté. « Du matin au soir ils (les diplomates) répètent : Kavala, Kavala… Mais celui dont vous parlez, Kavala, c’est l’agent de Soros en Turquie », a affirmé le président. Plus tôt cette semaine, les diplomates des ambassades de 10 pays ont demandé la libération d’Osman Kavala. Ce dernier est en prison depuis plusieurs années après avoir été inculpé en 2013 et 2016 pour avoir prétendument soutenu financièrement les manifestations de 2013 et pour son implication supposée lors d’une tentative de coup d’État en 2016.
Une ombre sur le respect de la démocratie
Ces accusations ont été contestées par Kavala, et il a été initialement acquitté de ses accusations liées à 2013. Cependant, plus tôt cette année, les charges de 2013 ont été rétablies avec les charges de l’incident de 2016, a rapporté Reuters. « Aujourd’hui marque le quatrième anniversaire du début de la détention en cours d’Osman Kavala. Les retards persistants dans son procès, notamment en fusionnant différentes affaires et en en créant de nouvelles après un précédent acquittement, jettent une ombre sur le respect de la démocratie, de l’état de droit et de la transparence dans le système judiciaire turc », ont écrit les 10 ambassadeurs lundi dans un communiqué.
Des relations tendues avec Washington et Paris
« Ensemble, les ambassades du Canada, de la France, de la Finlande, du Danemark, de l’Allemagne, des Pays-Bas, de la Nouvelle-Zélande, de la Norvège, de la Suède et des États-Unis d’Amérique estiment qu’une résolution juste et rapide de son cas doit être conforme aux obligations internationales et nationales de la Turquie », poursuit le communiqué. Parmi les pays dont les ambassadeurs sont déclarés persona non grata, la Turquie entretien de relations tendues avec certains, principalement les Etats-Unis et la France.
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