Algérie : la France tente une nouvelle fois de calmer les tensions

Les relations diplomatiques entre l’Algérie et la France n’ont jamais été aussi houleuses que ces dernières semaines. Les dirigeants algériens ont été surpris par une déclaration du président français Emmanuel Macron le 30 septembre, dans laquelle il évoquait le « système politico-militaire » dur d’Alger qui se maintient grâce à la « rente mémorielle » payée par l’héritage durable du colonialisme français. Il a ajouté que le régime algérien jette dans la société une haine envers la France, un acte incompatible avec l’espoir d’une amitié entre les deux pays.

Le locataire de l’Elysée a estimé que le président algérien, Abdelmajid Tebboune, est sous le contrôle d’officiers de haut rang de l’armée qui ne lui laissent pas assez de place pour diriger l’État. Macron a également ajouté que l’Algérie n’existait pas en tant que nation avant sa colonisation par la France, et qu’il ne pouvait pas comprendre pourquoi les Algériens sont plus durs envers la France qu’ils ne le sont, par exemple, envers la Turquie, qui les a subjugués pendant une plus longue période de l’histoire.

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Construire une relation stable

A la suite de ces déclarations, l’Algérie a rappelé son ambassadeur à Paris, et a interdit son espace aérien à tout avion militaire français à destination du Mali. Après ces actes et des déclarations du côté d’Alger, la France a multiplié les actes et des déclarations de désescalade. En effet, depuis la fin de la guerre d’indépendance algérienne, qui a fait des dizaines de milliers de morts entre 1954 et 1962, l’Algérie et la France n’ont pas réussi à construire une relation stable. L’histoire se lit différemment de part et d’autre de la Méditerranée. 

« Le repli sur soi n’est jamais la solution »

Après le récent appel du chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, à panser les « blessures mémorielles » et à bâtir « un solide partenariat entre la France et l’Algérie », le Premier ministre, Jean Castex, pense que les deux pays doivent trouver des solutions afin de dépasser ce « passé commun ». Dans un entretien accordé au mensuel Historia, le Chef du gouvernement français qui a appelé à la « lucidité », a déclaré que « l‘histoire nous enseigne que le repli sur soi n’est jamais la solution ». Pour Castex, « la nation, c’est un croisement, et non une pureté », et l’histoire de la France s’est croisée avec celle de l’Algérie, à travers la guerre d’Algérie par exemple, qui selon lui, est un « passé commun », entre les deux pays.

Faire l’inventaire, et non pas le jugement 

« On ne peut pas se réconcilier si on n’est pas lucide sur ce qui s’est passé », a-t-il déclaré ajoutant que la guerre d’Algérie, « c’est notre passé commun, avec ses parts de drames, de malheur, mais aussi de bonheur, de réussites, ses parts de mélanges et d’échanges ». Pour le Premier ministre français, il faut que les deux nations fassent « l’inventaire, et non pas le jugement » de toute leur histoire, tout en s’éloignant de « la simplification et la démagogie », de même que de « la nostalgie ».

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