« Trentenaire des conférences nationales en Afrique : pistes de relectures en Lettres, Langues, Arts et Sciences pour les à-venir possibles », tel est le thème du colloque international ouvert mardi 23 novembre à l’amphithéâtre Idriss Déby à l’université d’Abomey Calavi(UAC). Initiative du département des Lettres Modernes de l’UAC, ce colloque réunit pendant trois jours les universitaires venus de neuf pays d’Afrique permettra d’évaluer les acquis de ces conférences trente ans après.
Que reste-t-il des conférences nationales trente ans après ? Que peuvent en apprendre les jeunes générations après ans ? Le discours de la Baule a-t-il vraiment influencé la transition démocratique en Afrique francophone ? Quel était le modèle démocratique voulu par le président français François Mitterrand ? Voilà quelques uns des centres d’intérêts qui vont réunir des universitaires et chercheurs venus de neuf pays les 23, 24 et 25 novembre à l’amphithéâtre Idriss Déby à l’Université d’Abomey Calavi. Initié par le département des Lettres modernes, il permettra d’ouvrir un débat pluridisciplinaire entre linguistes, philosophes, socio anthropologues, historiens et hommes de science à la recherche de paradigmes pour des perspectives scientifiques meilleures. Fernand Nouwligbèto, président du comité d’organisation a rappelé l’importance de ces conférences dans le processus démocratique en cours dans les pays francophones d’Afrique à partir des années 90.
La conférence inaugurale a donné l’avant-goût de la qualité des discussions qui auront lieu dans cette salle pendant trois jours. Présenté par Aziz Tchabi Imorou, professeur titulaire en sociologie politique, chef du département de socio-anthropologie, a mis l’accent sur l’expérience pionnière du Bénin, le premier pays à avoir organisé la conférence nationale en février 1990 alors que le sommet de Baule ne s’est pas encore tenu et a expliqué le modèle de diffusion pendant trois ans. Ce dernier a touché sept pays qui sont le Gabon, le Congo-Brazzaville, le Mali, le Togo, le Niger, le Congo-démocratique et le Tchad. Il a montré que ses modèles présentes des ressemblances et des dissemblances et a mis l’accent sur les rôles majeurs joués dans l’avènement des processus démocratiques dans les pays suscités.
Grâce aux souverainetés qu’elles ont réussi à acquérir, ces conférences ont permis à ces différents pays de se doter de nouvelles constitutions qui ont ouvert la voie aux libertés démocratiques. Mais regrette-t-il, « les constitutions n’ont pas tenu compte des contextes spécifiques de chaque pays et n’ont pas intégré les pouvoirs sociétales ». Plus inquiétant, on note un épuisement progressif des acquis avec la contestation des élections électorales, le retour des coups d’Etat. Tout ceci l’amène à dire qu’ « après 30 ans, les acquis sont fortement remis en cause ».
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