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Affaire Etisalat contre Océanic Sarl au Bénin : les arguments de la startup

Une petite avancée dans le différend opposant Etisalat Bénin à Océanic Sarl et une lueur d’espoir pour la startup béninoise. Après plusieurs absences aux audiences précédentes, la société de téléphonie mobile était présente à l’audience de ce jeudi 16 décembre 2021. Selon des sources proches de la startup béninoise, l’avocat de l’opérateur de téléphonie mobile aurait plaidé sans trop convaincre. La société de téléphonie marocaine risquerait de perdre la face.

Ouf ! Enfin elle était là. La société Etisalat Bénin était présente à l’audience de ce jeudi matin au Tribunal de commerce de Cotonou. Après quatre audiences reportées où elle s’est fait désirer, la société de téléphonie mobile connue sous l’appellation de Moov Africa était présente à celle de ce jeudi 16 décembre 2021. Conséquence de la pression sur les réseaux sociaux ou simple choix de défense ? L’avocat de la défense le bâtonnier Cyrille Djikui a précisé qu’à deux reprises, Océanic Sarl ne s’est pas fait représenter à des audiences précédentes entrainant du coup la lenteur observée devant le tribunal pour vider le dossier. Faux rétorque le DG de Océanic qui affirme que la première audience était une audience de conciliation qui s’est déroulée dans le bureau du juge et non en salle d’audience. Il ajoute qu’il se rend toujours disponible pour participer aux audiences et que dans les cas rares où il est empêché, il prend le soin d’envoyer un de ses collaborateurs. 

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Au prétoire face au juge et à ses accesseurs, le débat a eu lieu en quelques minutes. Il s’est focalisé sur le paiement ou non d’un chèque de 5 millions que la société Etisalat Bénin nie avoir encaissé et c’est pour cette raison qu’elle a demandé de bloquer tous les comptes bancaires de la société Océanic Sarl et d’opérer les saisies de ses biens. Me Cyrille Djikui affirme que « le débiteur n’a payé qu’après que les opérations de saisie aient été engagées ». L’argumentaire de la défense soutenu à la barre fait croire que les 5 millions n’ont été jamais encaissés par Etisalat. « Les faits prouvent le contraire. Leur huissier, leur banque disent que Moov a bien encaissé les 5 millions », rectifie le DG d’Océanic Sarl totalement estomaqué par les déclarations des avocats de la défense. En effet, comment peut-on comprendre que depuis 2020 jusqu’à août 2021, la banque n’a rien fait pour demander la main levée sur les comptes de la société, lui créant ainsi d’énormes préjudices. A supposer même que l’argument selon laquelle les saisies sont antérieures au paiement, qu’est ce qui gêne la société de demander de débloquer les comptes une fois qu’elle a constaté que les fonds lui ont été versés.

Il faut rappeler ici que le versement a eu lieu en septembre 2020 or Océanic n’a porté plainte pour réclamer la réparation des préjudices qu’en août 2021, soit un peu moins d’un an après. « C’est un vrai combat de David contre Goliath et j’ai l’impression que Goliath n’as pas eu pitié de la petitesse de David. Comment on peut bloquer les comptes d’une jeune entreprise pendant autant de temps », s’offusque le DG d’Océanic Sarl.  Son malheur vient d’un contrat qu’il a signé avec Moov en 2015. Ce dernier lui permet de diffuser sur les numéros des abonnés du réseau des messages sms. A partir de 2020, Moov a demandé de bloquer les comptes bancaires de la société pour non paiement de factures. Face à cette situation, Océanic Sarl a décidé de rembourser son créancier par plusieurs chèques. C’est l’un des chèques qui a engendré un litige entre les deux parties. En septembre 2020, Océanic Sarl émet un chèque de 5 millions que la société de téléphonie affirme n’avoir jamais reçu. Pourtant, les preuves existent que cette facture a été payée par un chèque qui a été bien encaissé. Etisalat dont un des avocats a susurré vouloir se rétracter pourrait risquer gros  dans cette affaire. Rendez vous ce jour 23 décembre où le dossier est mis en délibéré. 

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