La tension entre l’OTAN et la Russie au sujet de l’Ukraine est montée d’un cran. Face à ce que la Russie a qualifié des plans de l‘OTAN, elle a déclaré lundi qu’elle pourrait être contrainte de déployer des missiles nucléaires à portée intermédiaire en Europe, comme réplique. L’avertissement du vice-ministre des Affaires étrangères Sergueï Ryabkov a soulevé le risque d’une nouvelle accumulation d’armes sur le continent, avec des tensions Est-Ouest à leur pire niveau depuis la fin de la guerre froide.
Sergueï Ryabkov a déclaré que la Russie serait forcée d’agir si l’Occident refusait de se joindre à elle dans un moratoire sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI) en Europe, faisant partie d’un ensemble de garanties de sécurité qu’elle recherche comme garantie pour désamorcer la crise ukrainienne. L’absence de progrès vers une solution politique et diplomatique conduirait la Russie à réagir de manière militaire, avec une technologie militaire, a déclaré Ryabkov à l’agence de presse russe RIA. « C’est-à-dire que ce sera une confrontation, ce sera le prochain tour », a-t-il déclaré, évoquant le déploiement potentiel des missiles par la Russie.
Le traité de 1987
Les armes nucléaires à portée intermédiaire, d’une portée de 500 à 5 500 km, ont été interdites en Europe en vertu d’un traité de 1987 entre le dirigeant soviétique de l’époque, Mikhaïl Gorbatchev et le président américain Ronald Reagan, dans ce qui a été salué à l’époque comme un apaisement majeur des tensions de la guerre froide. En 1991, les deux parties en avaient détruit près de 2 700. Washington s’est retiré du pacte en 2019 après s’être plaint pendant des années de violations liées au développement par la Russie d’un missile de croisière lancé au sol.
Dissuader les nouveaux missiles russes avec une réponse mesurée
Le vice-ministre a déclaré qu’il y avait des « indications indirectes » que l’OTAN se rapprochait du redéploiement de missiles à portée intermédiaire, y compris sa restauration le mois dernier du 56e commandement de l’artillerie qui utilisait des missiles Pershing à capacité nucléaire pendant la guerre froide. De son côté, l’OTAN a affirmé qu’il n’y aura pas de nouveaux missiles américains en Europe et qu’elle est prête à dissuader les nouveaux missiles russes avec une réponse « mesurée » qui n’impliquerait que des armes conventionnelles.
« Cela ne va pas continuer »
Toutefois, Ryabkov a déclaré que la Russie a un « manque total de confiance » dans l’alliance. « Ils ne se permettent pas de faire quoi que ce soit qui puisse d’une manière ou d’une autre augmenter notre sécurité, ils croient qu’ils peuvent agir comme ils en ont besoin, à leur avantage, et nous devons simplement avaler tout cela et y faire face. Cela ne va pas continuer », a assuré le diplomate.
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