Une douzaine d’alliés occidentaux dont la France, ont condamné ce qu’ils ont qualifié de déploiement de mercenaires russes travaillant pour le groupe privé russe, Wagner au Mali, touché par le terrorisme. Ils ont accusé Moscou d’apporter un soutien matériel aux combattants. Dans un communiqué conjoint le 23 décembre, les 15 pays, dont le Canada, l’Allemagne et le Royaume-Uni ont déclaré qu’ils « condamnent fermement le déploiement de troupes mercenaires sur le territoire malien ».
C’était l’une des premières reconnaissances officielles par les puissances occidentales que le déploiement de combattants avait commencé au Mali après des mois d’avertissement au gouvernement d’Assimi Goïta. Mais le communiqué ne dit pas que la présence de Wagner au Mali entraînerait un retrait des forces étrangères, dont celles françaises, déployées dans le cadre de la lutte contre le terrorisme dans le Sahel.
L’influence de Moscou au Mali
« Ce déploiement ne peut que détériorer davantage la situation sécuritaire en Afrique de l’Ouest, conduire à une aggravation de la situation des droits humains au Mali [et] menacer l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali », ont déclaré les pays. Les experts ont déclaré qu’un accord entre le gouvernement dirigé par l’armée malienne et Wagner pour embaucher des mercenaires augmenterait l’influence de Moscou tout en sapant les opérations dirigées par la France contre les terroristes opérant dans le pays et dans la région du Sahel au sens large.
« On condamne, mais sans menacer de retrait »
Alors que la France avait déclaré à plusieurs reprises qu’un tel accord serait « inacceptable » et a clairement averti Bamako que ses troupes ne combattrons pas aux côtés des mercenaires, le retrait des militaires français face à l’arrivée des mercenaires semble ne plus être d’actualité. Dans une interview accordée à RFI, le général à la retraite Bruno Clément-Bollée ayant commandé l’opération Licorne en Côte d’Ivoire et aujourd’hui consultant international en matière de sécurité en Afrique a constaté que « dans cette déclaration officielle de ces 15 pays, dont la France, on condamne, mais sans menacer de retrait. On n’en parle plus », a-t-il déclaré.
« S’il y a confirmation de Wagner, on est au pied du mur »
« On ne parle plus de retrait. Je crois que l’engagement français est toujours d’actualité, plus que jamais. Il cherche à s’adapter : on constate une présence moins visible, qui agit dans une configuration beaucoup plus internationale, donc moins en première ligne, en mettant plutôt en avant les contingents africains locaux » a-t-il ajouté. Toutefois, lorsqu’on lui a posé la question de savoir si « une cohabitation entre soldats français de Barkhane et mercenaires russes de Wagner est-elle possible ? », l’ancien officier a été catégorique : « Là , certainement pas », a-t-il assuré. « Je crois que, s’il y a confirmation de Wagner, on est au pied du mur. Il y aura une décision collective à prendre pour poursuivre ou non l’engagement », a jouté le consultant.
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