Lors du conseil des ministres du mercredi 22 décembre 2021, le gouvernement du Bénin a décidé de recruter du personnel au sein de l’armée béninoise et de la police pour le compte de l’année 2022. 2000 élèves agents de policiers et 1500 personnels des forces armées béninoises soit 3500 personnes devront être recrutées par le gouvernement du Bénin au terme du processus. Le ministre de l’intérieur et de la sécurité publique Alassane Séidou par un communiqué radio-télévisé en date du 25 janvier 2022 avait lancé le recrutement de 1300 élèves-agents policiers à travers un concours.
La date de dépôt des dossiers de candidatures était fixée au 2 février 2022 mais elle a été de nouveau prorogée par le ministre Alassane Séidou au 11 février 2022.Cette prorogation de la date du dépôt des dossiers au 11 février 2022 est due certainement à la faible affluence des candidats. Dans une interview accordée au journal Le Matinal, le socio-anthropologue, chercheur à l’Université d’Abomey-Calavi Claude Azalou Tingbé a évoqué certaines raisons qui pourraient être à la base de la réticence des jeunes béninois. Selon Claude Azalou Tingbé, la première raison de la réticence des jeunes est que le Béninois n’aime pas prendre de risque. Il a déclaré que, par le passé, ceux qui choisissaient l’armée voulaient satisfaire leurs besoins fondamentaux.
Il a également ajouté que les menaces terroristes poussent les jeunes à s’éloigner de l’armée. Il a fait savoir que les bas salaires des forces de l’ordre constituent une des raisons du non-engagement des jeunes. «Le rapport risque-salaire n’est plus du tout favorable et donc quand les autres jeunes ont commencé par entendre que le salaire n’est pas assez et qu’ils doivent faire face encore à un risque beaucoup plus élevé que les risques antérieurs, c’est-à-dire celui du terrorisme et du djihadisme, on comprend que c’est un état de fait qui démotivent les jeunes».
Pour le socio-anthropologue, la troisième raison, c’est l’avènement des coups d’Etat qui surviennent depuis quelques mois dans la sous-région entre autres au Burkina Faso, en Guinée et au Mali. Il a signalé que les messages qui circulent sur les réseaux sociaux après ces coups d’Etat découragent encore plus les jeunes. «Quand le Béninois entend une information, même quand il n’a pas la preuve que cette information est vraie, il se dit qu’il n’y aurait pas de fumée sans feu et commence par croire même si c’est 20% à cette rumeur» a précisé Claude Azalou Tingbé.
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