Le rapport 2021 d’Amnesty International est désormais disponible. Le document a été présenté à la presse par la représentation locale de l’organisation au Bénin. Il dénonce plusieurs violations des droits de l’homme dans le pays, notamment la restriction des libertés d’expression, les violations des droits d’opposants politiques détenus et des personnes LGBT (Lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres). « La loi portant code du numérique a continué d’être employée pour restreindre la liberté d’expression » a déclaré Dieudonné Dagbéto, directeur exécutif d’Amnesty International Bénin qui présentait le rapport.
A ce sujet, le document évoque la condamnation du citoyen Jean Kpoton à 12 mois d’emprisonnement et à une amende de 200.000 Fcfa pour harcèlement par le biais d’une communication électronique, « infraction dont le groupe de travail des nations unies sur la détention arbitraire a estimé la définition trop vague dans un avis rendu en octobre 2020 » rappelle Dieudonné Dagbéto. Le 19 mai 2021, la Cour suprême a confirmé le jugement rendu en mai 2020 par une cour d’appel qui avait condamné le journaliste Ignace Sossou à un an d’emprisonnement dont 6 mois avec sursis. L’équipe assurant la défense d’Ignace Sossou avait souhaité que la haute juridiction reconnaisse la détention de leur client arbitraire, « comme l’avait fait le groupe de travail des nations unies sur la détention arbitraire en mai 2020 ».
« Non-respect du droit à un procès équitable »
Le rapport 2021 d’Amnesty International a également dénoncé le « non-respect du droit à un procès équitable » au Bénin. Il informe que 10 militants et opposants politiques au moins, ont été arrêtés et détenus lors de manifestation et affrontement entre population et forces de défense et de sécurité dans plusieurs villes du pays. Il aussi souligné les arrestations de Joël Aïvo et Reckya Madougou. Les avocats de ces derniers avaient dénoncé des violations des droits de leurs clients de communiquer avec leurs familles et à recevoir des visites régulières de celles-ci , de même que leur droit de communiquer avec leurs avocats en toute confidentialité.
» La répression des manifestations » par l’armée condamnée
Sur le recours excessif à la force, Amnesty International fait part des manifestations et émeutes ayant eu lieu dans différentes villes du nord et du centre du pays plusieurs jours avant les élections présidentielles du 11 avril 2021. Selon « la Commission Béninoise des Droits de l’Homme au moins 5 personnes ont été tuées par balles par les forces de l’ordre à Bantè et Savè dans le département des Collines » . Le 14 avril 2021, le ministère de l’intérieur a déclaré que 21 membres des forces de défense et de sécurité avaient été blessés par balles en levant des barrages routiers.
Dans une résolution datée du 04 mai 2021, la commission africaine des droits de l’homme a condamné la répression des manifestations par l’armée et appelé à l’ouverture d’une enquête indépendante impartiale, rappelle l’organisation de défense des droits de l’homme. Amnesty International a par ailleurs dénoncé des atteintes aux droits des LGBT au Bénin dans son rapport.
Répondre à Vodounon Annuler la réponse