Le recteur de l’université de Parakou Bertrand Sogbossi a participé au débat intitulé « Sous l’Arbre à Palabre » sur la radio allemande Deutsche Welle. Le sujet débattu n’était rien d’autre que l’économie solidaire appelée tontine. L’ancien ministre de la réforme administrative sous Boni Yayi a notamment évoqué le cas de « Adogbè », cette tontine que le gouvernement béninois a interdit à cause des dérapages constatés. Désormais, seuls, les personnes ayant un agrément sont autorisées à exercer une activité de tontine publique en République du Bénin.
« Il y a un problème d’adaptation de l’offre des microcrédits »
L’alternative pourrait être le microcrédit, dont « la cible principale est la femme ». Mais il faudra bien se renseigner sur les taux d’intérêt. En effet, pour le Professeur Sogbossi, certaines femmes ne calculent pas le coût du microcrédit. Ce qui entraîne des difficultés de remboursement. Pour celles qui arrivent à honorer leur engagement, elles ne disposent plus des fonds pour poursuivre leurs activités après le remboursement. « On se demande si c’est un problème d’encadrement, où le taux d’intérêt est très élevé…Il y a un problème d’adaptation de l’offre des microcrédits » estime l’universitaire. Il s’est par ailleurs interrogé sur la capacité des microcrédits à favoriser l’autonomisation des femmes.
A l’en croire, « les résultats sont mitigés parce que beaucoup d’institutions de microfinance qui sont dans les microcrédits n’arrivent pas à associer la performance financière à la performance sociale. C’est vrai on dit, des crédits au plus pauvres, il faut que le taux soit modéré, mais au même moment, ces institutions doivent faire face à des charges » fait remarquer l’ancien ministre. Elles n’arrivent donc pas à associer ces deux réalités. Il y a eu des études où les taux octroyés par ces institutions de microfinance paraissent plus dangereux pour les femmes que les taux classiques bancaires, informe l’universitaire.
« Au-delà du crédit, il y a les aspects sociaux »
Pour finir, il affirme que la tontine ne peut disparaître. « Au-delà du crédit, il y a les aspects sociaux, les rencontres, les réunions, les fêtes qui sont derrière les tontines. Ça fait un ciment social, une cohésion de groupe, donc même si les microcrédits sont très développés aujourd’hui. Mais quelle que soit la forme de microcrédit qui serait développé, la tontine qui est une veille pratique va toujours rester à mon avis ». a déclaré l’ancien ministre.
Laisser un commentaire